mardi 31 mai 2011

SEISME EN GUADELOUPE .LA PREVENTION :

La lettre de HABAZAC A AUBRY:

Guadeloupe, le lundi 30 mai 2011, 13h00 locales.
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> Bonjour à tous,
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> Depuis la semaine dernière, il circule sur le net un document qui a pour objet "Alerte sur un danger grave imminent et certain" émanant d'un professeur agrégé en Physique, M. AUBRY Guy-Noël.
> Il faut déjà souligner que ce document n'est pas anonyme, en tout cas tel qu'il est présenté, et de plus, la qualité de l'auteur, de surcroit joignable et disponible, toujours tel que présenté, lui confère une crédibilité certaine. Et que dire du destinataire du courrier : Mme la Présidente du Conseil Général de la Martinique.
> Je comprend donc très bien l'impact que peut avoir un texte présentant l'occurrence d'un "séisme majeur ou très intense, certain et imminent", texte diffusé par le biais de l'internet, sur les populations concernées.
> Depuis la fin de la semaine passée, j'ai reçu un courrier en quantité inhabituelle de personnes me demandant la réalité d'une telle menace imminente.
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> A tout cela, je répond que :
> - dire qu'il se produira un séisme considéré comme majeur, ou très intense, dans nos régions est une réalité compte tenu de la situation géographique de nos Îles qui sont proches d'une zone de subduction (zone de l'écorce terrestre pouvant générer de très gros séismes). Pour mémo, le (SEUL) séisme historique majeur des Petites Antilles qui fit au moins 3000 (trois milles) morts en Guadeloupe le 08 février 1843, vers 10h40 du matin.
> - dire que cette occurrence est certaine est aussi une réalité et c'est pour cela que nous nous efforçons de faire passer les messages de PRÉVENTION à la population et il est heureux de constater que tous les corps constitués de la société qui vont de l'État aux associations travaillent ensemble dans cette optique.
> Sur ces deux points, M. AUBRY ne fait rien de plus que de les évoquer, sans s'attarder.
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> Sur le troisième et dernier point qui est l'imminence du séisme, là, le développement est plus conséquent.
> M. AUBRY affirme que le déplacement relatif de nos plaques "est entrain de connaitre un brusque ralentissement"....
> Là, je suis intrigué et très interrogateur : comment fait-il pour connaître la vitesse du déplacement relatif des deux plaques concernées ? Et surtout comment peut-il affirmer que ce mouvement ralenti ?
> La science fait des prouesses, mais elle ne fait pas encore tout, c'est vrai. En ce qui concerne le déplacement des plaques chez nous, nous avons commencé, il y a environ de 10 ans, des mesures par GPS (Global Positionning System) différentiel qui nous donnent la position relative de points choisis à environ trois millimètres près (plusieurs points en Guadeloupe et Îles voisines). Cette étude est toujours en cours, car elle doit intégrer ses résultats sur plus de 10 ans, et elle devrait nous renseigner sur les déformations subies par la plaque caraïbe sur le moyen et long terme. Et on n'en n'est pas encore là.
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> M. AUBRY affirme aussi que ... "la fréquence des séismes augmente de manière importante, particulièrement dans un triangle formé des Saintes, le Sud-Est de la Martinique et le Nord-Est de la Guadeloupe"....
> C'est vrai qu'il y a eu un essaim de séismes au Saintes depuis le 21 novembre 2004 et qui dure toujours. Mais à part ce fait là, très habituel dans nos régions (par ex. la zone de Redonda en 1985 et en 1986), il est connu, depuis l'existence de la sismologie instrumentale continue ici (1950), que nous avons des zones sismogéniques comme l'Est de la Martinique, l'Est de Marie-Galante, l'Est de la Désirade et le Nord-Est de la Grande-Terre / Antigua (siège du séisme majeur de 1843).
> Annuellement, les Observatoires de Guadeloupe et de Martinique détectent environ de 800 à plus de 1000 tremblements de terre, ce qui fait en moyenne trois à cinq par jour en incluant les Saintes. Parmi ceux là, seuls cinq à dix sont ressentis par les populations chaque année. Un séisme, en moyenne tous les cinq ans, fait très peur et blesse ou tue : par ex. les Saintes en 2004, la Martinique en 2007 pour les plus récents.
> Il y a cependant un constat clair : il n'y a AUCUNE augmentation particulière de la sismicité autour ou sous nos Îles.
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> Pour conclure, le risque sismique n'est PAS PLUS IMPORTANT MAINTENANT QU'AVANT OU DANS LE FUTUR. IL EXISTE TOUT SIMPLEMENT et bien sur avec la possibilité d'avoir un événement de magnitude comprise entre 7.5 et 8.5.
> IL EST IMPOSSIBLE, DANS L'ÉTAT ACTUEL DE LA RECHERCHE MONDIALE, DE PRÉVOIR UNE IMMINENCE PARTICULIÈRE CAR CE RISQUE N'EST PAS PRÉDICTIBLE : DONNER UNE DATE, UNE PÉRIODE, UNE ÉCHÉANCE RELÈVE DE PURE FANTAISIE.
> L'occurrence du séisme étant réelle, le problème est qu'à force de crier au loup, on risque de voir le loup sortir vraiment de sa tanière et certains pourront dire qu'ils avaient eu raison.
> Nos ancêtres, au moment ou le soleil couchant disparaissait à l'horizon, avaient-ils raison de prier pour qu'il réapparaisse ?
> Donc préparons nous tout simplement, sans donner dans le catastrophisme d'une imminence hypothétique.
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> Bien à vous tous
> Christian ANTÉNOR-HABAZAC
> OVSG - IPGP
> 06 90 55 46 33
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