jeudi 20 août 2009

Des Indigènes résistants déportés dans les camps nazis de 1940-1945:troisième partie

Les camps de concentration, les centres d'exterminationet les principaux ghettos de 1933 à 1945, dans le III° Reich.Nos compatriotes et leurs camarades de misère ont connu les rigueur de la discipline dan tous ces camps,la plupart d'entre eux ont succombé à l'horreur.Pöur nous il s'agit de faire revivre cette terrible épreuve à nous tous !Et obligé les autorités à prendre toutes les mesures pour qu'un mémorial rende Justice à leur sacrifice et que leurs descendants soient honnorés comme il se doit par tous les descendants des AFROA-MERINDIEN-HNDOUX diaboliquement ignorés par les soient disant experts de la culture.Nous rappellons que parmi les déportés il y avait une compatriote en la personne de MICHELLE ROLLIN Née à POINTE A PITRE en 1908 et déportée à RAVENSBRUCK,avec Naudar le BASSE -TERRIEN à MATHAUSSEN,ils sont apparemment les deux survivants!Le maire de notre ville d'histoire ,ne peut laisser des POINTOISES et des POINTOIS dans l'oubli perpétuel...Nous refusons de les enterrer définitivement,en populrisant leur existence nous nous réconcilions avec nous-mêmes ,nous percevons mieux l'avenir ,car nous bénéficions de tous leurs acquis,grâce à leurs descendances!INTITULE DU CAMP AUSCHWITZ Konzentrationslager Stammlager, Birkenau, Buna-MonowitzDate de mise en service 20 Mai 1940Capacités Théorique : 80 000 déportésMaximale : 140 000 déportésLes déportés des droits communs, des prisonniers de guerre soviétiques, des "Juifs", des Tziganes (de toute l’Europe), des prisonniers politiques, despolonais, des femmes, des enfants à partir de 1943.Les décès Plus de 1,2 millions de morts du fait de la sélection et des mauvais traitements. Le gazage commence en 1941. Des expériences "médicales" sont pratiquées : sur les jumeaux, sur le typhus...Kommandos extérieurs ? 38 kommandosActivités économiques IG Farben installe une usine chimique; Krupp installe une usine d'armement; Siemens... Les effets des déportés sont récupérés (montres, bijoux, vêtements, dents en or...)Libération du camp Août 1944 :Première évacuation18-19/01/1945 : Evacuation de 58000 détenus 20/01/1945 : Les SS font sautés les crématoires, fusillent des juifs et détruisent les archives.27/01/1945 : Les SS font sauter le dernier crématoire et l' Armée Rouge entre dans le camps.NOM DU CAMP BELZECSS Sonderkommando ouDienstelle Belzec der Waffen SSDate de mise en service 17 mars 1942Capacités Théoriques :1000 déportésLes déportés Des Tziganes et des "Juifs"Les décès 600 000 au moins : les déportés sont tués immédiatement. Le gazage se pratique dès la mise en service de Belzec. Les effets des déportés sont récupérésActivités économiques Récupération des effets des déportésFin du camp Printemps 1943 : destruction des installations.NOM DU CAMP BERGEN-BELSENDate de mise en service 30 avril 1943Capacités Théorique : 10 000 déportésMaximale : 15 000 déportésLes déportés D’abord camp de prisonniers de guerre français, belges. Puis camp d’échange des juifs. Puis internés militaires italiens. Puis sous officiers français et polonais. Puis des soviétiques y sont internés, des Tziganes. Des enfants de moins de15 ans y sont détenus, beaucoup de femmes.Devient un mouroir car les déportés des autres camps s'y retrouvent emmenés par les marches de la mort des SS.Les décès Plus de 50 000Activités économiques Des Kommandos de travail sont chargés de l'entretien du camp (cuisine, défrichement, construction...)Libération du camp 13 Avril 1945 : Les SS quittent le camps15 Avril 1945 : Arrivée des britanniquesNOM DU CAMP BUCHENWALD,Konzentrationslager BuchenwaldDate de mise en service 15 Juillet 1937Capacités Théorique : 20 000 à 25 000 déportésMaximale : 50 000 déportésLes déportés Des "Juifs" après la nuit de cristal, des droits communs et des criminels, des "associaux", des antinazis, des prisonniers de guerre, des Tziganes.Des personnalités comme Léon Blum ont été internées dans ce camp.Emma Bruchard à été déportée à Buchenwald.Jorge Semprun y a aussi été détenu. Des enfants "juifs" évacués d'Auschwitz y ont été emprisonnés.Des "médecins" SS font des expériences sur le typhus, le choléra... Ils pratiquent aussi la vivisection sur les êtres humains.Les décès Au moins 60 000Kommandos extérieurs 120 kommandos et 14 sous-kommandosActivités économiques Activité essentiellement industrielle; une usine d'armement est installée à Leipzig : l'usine d'Hasag, où travaille Emma Bruchard. BMW ou Solvay (chimie) utilisent la main d'oeuvre des déportésLibération du camp 3 Avril 1945 : Première évacuation11 Avril 1945 : Les SS fuient et les américains entrent dans le campNOM DU CAMP CHELMNOSS-Sonderkommando Kulmhofouou SS Sonderkommando BothmannDate de mise en service 8 Décembre 1941Capacités Théorique : 500 déportésMaximales : 1 000 déportésLes déportés des "Juifs", desTziganes, des Polonais, des Prisonniers de guerre soviétiques.Les décès De 150 000 à 300 000 gazés dans des camions à gazActivités économiques Récupération des effets des mortsFin du camp 7 Avril 1943 : Démontage des installations de gazage, destruction du château et dissolution de la garnison SS.Juin-Juillet 1944 : Réouverture pour gazage et démontage des installationsNOM DU CAMP DACHAUKonzentrationslager DachauDate de mise en service 22 Mars 1933Capacités Théorique : 25 000 déportésMaximales : 60 000 déportésLes déportés Des opposants politiques, des " associaux", des criminels, des "Juifs", des polonais, des prisonniers de guerre, des soviétiques, des prisonniers de marques y ont été enfermés. Jean Léger a été déporté dans ce campLes décès 76 000 au moins. Il y a une chambre à gaz à Dachau mais elle n'est pas utilisée. Des expériences "médicales" ont été pratiquéesKommandos extérieurs 160 kommandos et 9 sous-kommandosActivités économiques BMW, PHOTO AGFA,,ZEPPELIN utilisent la main d'oeuvre déportéeFin du camp 26 Avril 1945 : Evacuation29 Avril 1945 : Libéré par l’Armée américaineNOM DU CAMP FLOSSENBÜRGKonzentrationslager FlossenbürgDate de mise en service 3 Mai 1938Capacités Théoriques : 20 000 déportésmaximales : 30 000 à 40 000 déportésLes déportés Les droits commun, des homosexuels, des "associaux", des politiques , des prisonniers de guerre, et des prisonniers spéciaux dont Hitler veut se débarrasser.Les décès au moins 70 000. des expériences "médicales" sont pratiquéesKommandos extérieurs 87 kommandos et 5 sous-kommandosActivités économiques Messerschmitt ou Siemens exploitent la main d'oeuvre déportéeFin du camp 16 Avril 1945 : Evacuation générale23 Avril 1945 : entrée de l'Armée américaineNOM DU CAMP LUBLIN/MAJDANEKKriegsgefangenenlager der Waffen-SS Lublin puis, Konzentrationslager der Waffen SS LublinDate de mise en service Octobre 1941Capacités Théorique : 15 000 déportésMaximale : 36 000 déportésLes déportés Soldats juifs de l’armée polonaise, des prisonniers de guerre soviétiques, des Tziganes, des femmes juives, des enfants et des adolescentsLes décès 50 000 à 200 000 morts du gaz ou des mauvais traitementsKommandos extérieurs 9 kommandos et 1 sous-kommandoActivités économiques Récupération des effets des déportés, usine d'armement....Fin du camp Printemps 1944 : Début d’évacuations vers Auschwitz22 Juillet 1944 : Les SS partent24 Juillet 1944 : Entrée de l’Armée RougeNOM DU CAMP MAUTHAUSENKonzentrationslager MauthausenDate de mise en service 8 Août 1938Capacités Théorique : 40 000 déportésMaximale : 70 000 déportésLes déportés Des criminels des "associaux", des politiques venant des Sudètes, des allemands, des autrichiens, des tchèques, des polonais, des italiens , des Tziganes, des "juifs", des Républicains espagnols, des Soviétiques, des français, des yougoslavesLes décès Plus 100 000 morts par gaz (camion et chambre) ou du fait des mauvais traitements et des expériences "médicales"Kommandos extérieurs 43 kommandos et 13 sous-kommandosActivités économiques HEINKEL, MESSERSCMITT ... utilisent la main d'oeuvre déportéeFin du camp 22-28/04/1945 : Evacuations05/05/1945 : Libération par les américains05-06/05/1945 : Bataille des détenus contre les SSNOM DU CAMP MITTELBAU/DORAKommando DoraKonzentrationslager Mittelbau (A partir du 28/01/1944)Date de mise en service 28 Août 1943Capacités Théorique : 20 000 déportésMaximale : 35 000 déportésLes déportés Des français, des militaires italiens, des enfants des tziganes et des "juifs"Les décès 10 000 à 20 000Kommandos extérieurs 21 kommandos et 8 sous-kommandosActivités économiques KRUPP, BMW, HEINKEL utilisent la main d'oeuvre déportée mais l'activité principale est la fabrication des V2 dans les usines souterraines construites par les détenusFin du camp 04/04/1945 : Evacuation vers Bergen-Belsen11/04/1945 : Arrivée des américainsNOM DU CAMP NATZWILLER/STRUTHOFKonzentrationslager NatzwillerDate de mise en service 1er Mai 1941Capacités Théorique : 15 000 déportésMaximale : 20 000 à 25 000 déportésLes déportés Des droits communs, des associaux, des alsaciens, des français, des norvégiens, des néerlandais, des luxembourgeois, des allemands, des Tziganes.Jean Léger a été déporté au Struthof début 1944Les décès Plus de 22 000. La chambre à gaz n'a pas été utilisée pour les meurtres massifs. Il y des expériences "médicales" (typhus, vivisection)Kommandos extérieurs 42 kommandos et 7 sous-kommandosActivités économiques BMW, HEINKELFin du camp 22/09/1944 : Evacuation vers les camps et les kommandos d’Allemagne Du SudAvril 1945 : Prisonniers transférés à Dachau23/11/1944 : Arrivée des américains à NatzwillerNOM DU CAMP NEUENGAMMEKommando NeuengammeKonzentrationslager Neuengamme(A partir du 04/06/1940)Date de mise en service 13 Décembre 1938Capacités Théorique : 20 000 à 25 000 déportésMaximale : 50 000 déportésLes déportés Des femmes (dont des femmes soviétiques), des "Juifs", des Tziganes, des Soviétiques, des polonais, des français, des allemands, des néerlandaisLes déportés Plus de 50 000 par gaz et par les mauvais traitements. Des expériences médicales sont pratiquéesKommandos extérieurs 70 kommandos et 3 sous-kommandosActivités économiques VOLKSWAGEN, entre autre, utilise la main d'oeuvre déportéeFin du camp 6-30/04/1945 : Evacuation04/05/1945 : Arrivée des britanniquesNOM DU CAMP RAVENSBRÜCKKonzentrationslager RavensbrückDate de mise en service 15 Mai 1939Capacités Théorique : 15 000 déportésMaximale : 25 000 à 30 000 déportésLes déportés Essentiellement un camp de femmes mais des hommes arrivent à partir de 1941. Les détenues sont allemandes, politiques, criminelles, "associales", polonaises, soviétiques, françaises, "juives", tziganes.Il y a aussi des enfants avec leurs mèresLes décès De 60 000 à 90 000 par le gaz, les expériences médicales ou les mauvais traitementsKommandos extérieurs 42 kommandosActivités économiques HEINKEL et KRUPP, par exemple utilise la main d'oeuvre déportéeFin du camp 27/02/1945 au 27/04/1945: Evacuation29 /04/1945 : Départ des SS30/04/1945 : L'Armée Rouge entre dans le campNOM DU CAMP SACHSENHAUSENKonzentrationslager SachsenhausenDate de mise en service De1933 à Mars 1935 : Konzentrationslager Oranienburg12/07/1936 : début de la construction du complexe Oranienburg-Sachsenhausen23/09/1939 : Konzentrationslager SachsenhausenCapacités Théorique : 20 000 déportésMaximale : 30 000 à 35 000 déportésLes déportés Des soviétiques, des prisonniers de guerre polonais, des allemands, des français, des politiques , des "associaux", des prisonniers de marque, des "Juifs", des tziganesLes décès 84 000 au moins, par le gaz, les expériences "médicales", les mauvais traitementsKommandos extérieurs 61 kommandosActivités économiques BMW et HEINKEL entre autre utilisent la main d'oeuvre déportéeFin du camp 20-21/04/1945 : Evacuation22/04/1945 : départ des SS et arrivée des troupes soviétiquesNOM DU CAMP SOBIBORSS Sonderkommando SobiborDate de mise en service 7 Mai 1942Capacités Théorique : 600 déportésMaximale : 1 000 déportésLes déportés Des "Juifs", un convoi d'enfants non juifs, desprisonniers de guerre soviétiques, des russes, des polonais, des TziganesLes décès Plus de 200 000 gazés à l'arrivéeActivités économiques Récupération des effets des déportés (montres, bijoux, or, dents en or...)Fin du camp Novembre 1943 : Destruction du campOctobre 1943 : Plantation de pinsNOM DU CAMP STUTTHOFZivilgefangenenlager StutthofSS Sonderlager (5/11/1941) Konzentrationslager Sttuthof (13/01/1942)Date de mise en service 2 septembre 1939Capacités Théorique : 15 000 déportésMaximale : 20 000 déportésLes déportés Des polonais, des politiques allemands, des "Juifs",des prisonniers de guerre soviétiques, des polonais, des AllemandsLes décès au moins 65 000. il y a une chambre à gaz mais qui n'est pas utilisée pour le meutre massifKommandos extérieurs 103 kommandos et 4 sou-kommandosActivités économiques AEG, par exemple utilise la main d'oeuvre déportéeFin du camp 25 Janvier 1945 : Evacuation9 Mai 1945 : L'Armée Rouge arrive dans le campNOM DU CAMP THERESIENSTADTGhetto TheresienstadtDate de mise en service 24 Novembre 1941Capacités Théorique : 20 000 déportésMaximale : 58 491 déportésLes déportés Des "Juifs", hommes, femmes et enfants essentiellement : ce camp doit être le ghetto modèle que les nazis font visiterLes décès 35 000 au moinsKommandos extérieurs 10 kommandosActivités économiques Des usines autour utilisent la main d'oeuvre des déportés, ainsi que les chemins de fer allemandsFin du camp 2 Mai 1945 : Prise en charge par la CICR5 Mai 1945 : Départ des derniers SS8 Mai 1945 : L' Armée Rouge entre17 Août 1945 : Fin de l’évacuationNOM DU CAMP TREBLINKATréblinka II SS SonderkommandoDate de mise en service 27 Juillet 1942Capacités Théorique : 700Maximale : 1 000Les déportés Des Juifs de Varsovie.Les décès Plus de 750 000 par le gazActivités économiques Les biens des détenus sont récupérésFin du camp Novembre 1943 : DestructionLes camps pendant la guerreAvec la guerre mondiale, la population des déportés s'internationalise (détenus français, belges, polonais, hollandais, soviétiques...), et les conditions de survie dans les camps se dégradent : les déportés sont de la main d'oeuvre d'esclaves qu'il ne s'agit pas de maintenir en vie.Jean Léger et Emma Bruchard sont deux anciens déportés classés NN (Nacht und Nebel), ils ont été interviewés le 9 février 2000 par le groupe d'élèves qui a participé au concours.Emma BruchardJean LégerJean Léger a été arrêté, alors qu'il était en cours de mathématiques au lycée Jacques Amyot d'Auxerre, le 25 novembre 1943. Il a été déporté par la suite au début de l'année 1944 dans le camps de Natzweiler / Struthof puis il est déporté à Dachau. Il témoigne de sa déportation dans son livre "Petite Chronique de l'Horreur Ordinaire".Le livre de Jean Légera été publié parl' ANACR-YonneEmma Bruchard a été arrêtée en 1944, son mari faisait de la résistance à Migennes, centre ferroviaire très important. Elle a été déportée le 6 juin 1944 à Ravensbrück, puis à Buchenwald.La tenue de déporté de Emma Bruchardactuellement conservée à laBibliothèque Municipale de la ville de MigennesLeur témoignage doit servir à comprendrece qu'à été l'horreur du système concentrationnaire nazi.Après les interrogatoires et un séjour plus ou moins long en prison, les déportés étaient transportés dans des wagons à bestiaux prévus pour 40 où ils étaient parfois jusqu'à 100. Il y avait peu d'air, les détenus se bagarraient pour en avoir un peu. Ils étaient debout, fatigués. Il n'y avait qu'un petit seau pour les excréments qui était vite rempli. Il y avait des morts sur lesquels les détenus marchaient. Emma Bruchard se rappelle son départ pour Sarrebrück, première étape avant le camp de Ravensbrück :" Alors, ils nous ont fait monter dans des wagons à bestiaux. Alors là, on était serré. On était tellement serré, en plus, ils nous avaient mis un grand fût, vous savez, et puis on avait envie de faire pipi et tout ça. C'était difficile, vous comprenez, on était tellement ! Et puis comment ? On était ballotté, on ne pouvait pas se mettre accroupies, on ne pouvait pas se mettre assises. Il y en avait qui mouraient, elles étaient par terre, là, mortes ; tout ça, c'était épouvantable ! Enfin on est arrivé, je ne sais pas au bout de combien de temps, on n'avait même plus la notion des heures, des jours, de tout ça."A leur arrivée, les SS les accueillaient à coups de gummis. Les détenus étaient débarassés de toutes leurs affaires, déshabillés, rasés sur tout le corps, douchés, habillés de guenilles sales et rapiécées qui avaient appartenues à d'autres détenus avant eux, ou qui appartenaient à des déportés qui avaient été gazés à Auschwitz, Majdanek ou dans les centres d'extermination.Sur cette photo, Jean Léger montrela tenue qu'il portaitau Struthof : un pantalon et unecasquette de l'arméepolonaise, une veste militaire.Le tout dans un état abominable.Les tenues rayées étaient destinées, surtout après 1943, aux kommandos extérieurs ou pour les transports des détenus, car le Reich manquait de textile. Dans son entretien Emma Bruchard se rappelle son arrivée à Ravensbrück :"On était à Ravensbrück. Et on a fait quelques kilomètres avant d'arriver au camp. On arrive. On a vu un beau tas de fleurs, on a dit :"Bon, ça va peut-être aller !" … pfout ! Alors les valises, les vêtements, tout, Là, toutes nues, et à la douche !"A la question : Qu'avez-vous ressenti la première fois que vous avez vu un camp ? Jean Léger essaie de décrire son sentiment mais les mots lui manquent ...cliquez ici pour la videoLes camps de concentration étaient entourés de 2 lignes de barbelés : une ligne sans électricité et une ligne dans laquelle passaient 20 000 volts. A l'intérieur il y avait une ligne peinte que les déportés n'avaient pas le droit de franchir sous peine d'être tués par les SS sur les miradors. Les camps étaient éclairés la nuit par des projecteurs de sorte qu'aucun endroit n'était dans l'ombre.Jean Léger est retourné sur les lieux de l'horreur. Les photographies couleurs du camp de Natzweiler-Struthof donnent une idée de ce que pouvait être un camp de concentration.l'entrée du KLles barbelésdes baraquementsle crematoriumle crématoireles châlisle plan de Natzweiler/StruthofIl existait différents statuts des détenus mais avec la guerre la population des camps de concentration s'est internationalisée : des français, des polonais, des soviétiques ... Les détenus ont un numéro de matricule et un triangle qu'ils portent sur leur tenue : les détenus n'ont plus de noms, plus d'identité ce ne sont plus que des numéros les SS parlent d'eux en disant "Das Stuck" (Le morceau). Jean Léger et Emma Bruchard ont le triangle rouge des "politiques", c'est à dire les opposants aux nazis et à leurs alliés. Les matricules et les triangles n'ont pas que pour objectif le classement des déportés, c'est aussi une façon de montrer au nouveau détenu qu'il n'existe plus en tant qu'être humain :Jean Léger le rappelle dans son livre, à son arrivée au Struthof :"Je touche deux lambeaux de tissu blanc sur lesquels est inscritema nouvelle identité : 7855, et deux vagues triangles rouges marqués de la lettre F. Je n'ai plus de nom je ne suis plus quele Nummer achtundsiebzigfünfundfünfzig, c'est-à-dire rien."panneau des triangles portés par les déportés pour identifier leur "crime". Le numéro de matricule de Jean Léger, à Dachau et le triangle rouge avec un F pour préciser la nationalité Triangle rouge et numéro de matricule de Emma bruchard à BuchenwaldLes triangles verts sont les droits communs (pointe en haut, ils sont récidivistes), les trianglesnoirs sont les "associaux", les triangles violets sont les Bibelforscher, les triangles roses, les homosexuels... Deux triangles inversés qui forment une étoile de David, signalent un "juif". Parmi les détenus il y a la catégorie des "Nacht und Nebel" (Nuit et Brouillard), qui sont condamnés à disparaitre dès leur arrestation : personne ne doit plus jamais savoir ce qu'ils sont devenus,dans le but de terroriser les populations. Il y a aussi les otages arrêtés au cours de rafles, lesKugel (la balle ) et qui sont exécutés dès leur arrivée.Les SS entraient peu dans les camps, c'étaient donc les détenus privilégiés qui gardaient les autres détenus : ces gardes s'appelaient des Kapos. Ils étaient mieux traités que les autres et étaient complices des SS pour maltraiter et tuer les détenus.Les détenus étaient réveillés environ à 4 heures du matin. Ils allaient ensuite "déjeuner" puis il y avait l'appel et les détenus partaient au travail.Jean Léger explique comment se passait le réveil à Natzweiler/Struthof :cliquez ici pour la videoEmma Bruchard parle de l'appel : " Alors le matin, l'appel, c'était à trois heures du matin, et on était debout pendant trois heures consécutives. Et celles qui s'écroulaient, on les relevait parce que sinon, ils les emmenaient au "Revier". Le Revier, c'était l'infirmerie, et elles mouraient. Alors on essayait de les remonter tant qu'on pouvait. Et les autres qui nous comptaient, qui nous comptaient, et elles se trompaient toujours ces bourriques là. "L'appel à Buchenwald (entre 1938 et 1941). Certains détenus trop faiblessont tenus par leurs camarades, sinon c'est la mort. (source : USHMM)Le travail est extrêment pénible et meurtrier. L'Allemagne, pour gagner la guerre, doit fabriquer toujours plus d'armes, elle a besoin d'une quantité importante de main d'oeuvre. Les usines telles que IG. Farben, BMW, Heinkel ... puisent largement dans les déportés pour augmenter les productions. Si les détenus ne travaillent pas assez vite ils sont aussitôt roués de coups par les Kapos, par les SS, souvent jusqu'à la mort. Les détenus sont utilisés jusqu'à leurs dernièresforces : le but des camps c'est d'abord l'extermination par le travail, même si les déportés rapportent de l'argent aux SS, car ils sont loués aux entreprises.Des esclaves travaillent pourles usines Krupp sous la surveillanced'un kapo et d'un SS, à Auschwitz.1942-1943(source : USHMM)Des femmes de Ravensbrücktravaillent dans un Kommando extérieur.1940-1942(source : USHMM)Jean Léger et Emma Bruchard ont eux aussi été esclaves pour la victoire de l'Allemagne. Emma Bruchard se souvient que les déportés continuaient à resister à l'intérieur même du camp :" Et puis ils [ les SS ] nous ont emmenées en camion à Schlieben qui dépendait de Buchenwald. Mais alors, on est arrivé dans un camp, c'était le Sahara ! Il n'y avait pas d'herbe, il n'y avait rien du tout, c'était un truc tout neuf qui venait d'être fait. C'était un grand camp de 3000 juifs, et nous 200 femmes avec eux. Mais il y avait des barbelés entre eux et nous. En fait c'était une poudrière, parce qu'ils faisaient les dernières armes, pour … pour gagner la guerre. Et alors, un jour, les juifs, ils ont fait sauter la poudrière. Ça pétait de partout. J'étais avec Olga, une amie (...) Les juifs ont défoncé les portes, et on est parti. On est descendu en ville, on est parti partout. Mais où voulez-vous qu'on aille avec nos costumes rayés ? Le soir ils nous ont tous repris. Alors on a continué.(...) On travaillait 12 heures de jour, 12 heures de nuit. Moi, avec toute une équipe, on faisait des cartouches. Il y en avait qui faisait autre chose.Ah ! Parce qu'on faisait de la résistance aussi : on crachait dans les cartouches et vous savez quand il y a de l'eau, quand c'est mouillé, ça ne pète pas ! Alors il y a tout un convoi qui est parti, qui est revenu. Alors un jour, ils [les SS] se sont amenés, On a dit : "- Ca y est, notre heure est arrivée ! " On a dit : "- Ca y est, cette fois on est bousillé! " Alors le directeur [ de l'usine ], il nous a calmées. Je ne sais pas ce qu'il a fait pour les convaincre, Faut croire qu'il avait l'expérience."A midi ils recoivent de la "soupe" et reprennent le travail. Après une longue journée les détenus retournent au camp. L'appel du soir est interminable et peut durer plusieurs heures. Après une "soupe" ils peuvent enfin dormir si le Kapo n'a pas décidé de leur faire faire des exercices.Les déportés mangent très peu. Les SS n'ont pas l'intention de maintenir en vie leurs esclaves. Il suffit de les nourrir au minimum afin qu'ils puissent travailler. C'est pourquoi les déportés ne sont jamais bien portants, en plus les conditions d'hygiènes sont lamentables, ils sont toujours frappés par les maladies (typhus, dysenterie...)."On a atterri à Sarrebruck, en France. Et c'est là, que j'ai vu le premier homme squelette : c'était épouvantable. Alors qu'est-ce qu'on a fait ? On lui a envoyé une boule de pain. Et l'Allemand, il a fichu un coup de pied dedans. Alors, le pauvre garçon, il était d'une maigreur horrible, on n'avait pas encore vu ça, il a essayé de le rattraper, mais il n'y avait rien à faire... et l'Allemand, il lui a fait faire le canard, vous savez, c'était accroupi et sauter… on était consterné, on en a été malade."Les nazis pratiquent l'euthanasie en 1940 et 1941, en Allemagne, plus de 100 000 aliénés, soit 1/3 des pensionnaires des asiles allemands sont exterminés par les médecins SS parce que les nazis trouvent qu'ils sont inutiles et coûtent de l'argent au Reich.Les nazis ont fait de nombreuses expériences dites "médicales" dans les camps de concentration, sur des déportés : sur l'altitude, l'eau de mer, le froid, les injections d'air, la stérilisation, les maladies infectieuses, les poisons, les gaz de combat, les sulfamides ; sur les "juifs" ou autres déportés. A Auschwitz les médecins SS font des expériences sur les jumeaux, sur les femmes enceintes ... Les expériences laissent des traces physiques mais aussi morales aux "cobayes".Jean Leger parle de la sélection et des expériences médicales, avec Emma Bruchard :cliquez ici pour la videoEmma Bruchard a été un cobaye humain, elle raconte :" Un jour, ils m'ont emmenée à l'infirmerie, et ils m'ont fait des rayons. Ils sont venus me chercher à midi et puis j'ai eu des rayons… et j'ai jamais eu d'enfants. Et je ne suis pas la seule."Dans les camps, à l'infirmerie, on supprime aussi les malades. Les médecins SS choisissent un certain nombre de malades suivant leur état. Ils sont ensuite tués : soit piqués à l'acide phénique soit gazés. Là où les vrais médecins réconfortent, les médecins SS, envoient à la mort.Certains nazis se firent des abat-jour, des lampes de chevet, des collections de têtes réduites , avec les organes, la peau des "juifs" ou autres déportés morts. Personne n'a le droit de traiter un être humain comme de la matière première.L'Allemagne perd la guerre. Les SS s'enfuient, dans certains cas, abandonnant les déportés à leur sort, mais non sans avoir massacré une partie d'entre eux :" A Schlieben, c'était quelque chose d'atroce, parce qu'on était avec des gitanes, on était avec des prostituées, on était avec des droits communs… Un beau jour, on n'a plus vu les gitanes. Et puis, on n'a plus vu les juifs hommes du grand camp. Alors, vous comprenez ? Les Russes arrivaient d'un côté et les Français de l'autre. Alors les allemands étaient en sandwich. Et alors, ils les ont éliminés, ils les ont mis dans des wagons à bestiaux et ils les ont fait sauter. Et nous, on devait subir le même sort. Mais alors, c'est le directeur d'usine qui nous a sauvées,"Libération de Dachau, avril 1945 (source : USHMM)Mais dans certains cas, les SS tentent de détruire les preuves et déplacent les prisonniers vers d'autres camps : ce sont les longues marches de la mort.A la libération des camps, les soldats alliés sont choqués par l'horreur qu'ils découvrent.Des soldats américains découvrent les horreurs commisent par les SSà Nordhausen, en avril 1945 (source : USHMM)Des camps sauvages de 1933, l'Allemagne est passée à un système concentrationnaire centralisé. Les camps ont été des instruments de terreur rentables pour les nazis. La vie ne devait pas être économisée. Les prisonniers ont été utilisés jusqu'à l'extrême. La mort par le travail, par la faim, par la maladie ...L'Allemagne est vaincue, les camps sont libérés, il faut juger les bourreaux...retour en haut de pagepage précedente page suivanteLes photographies et les vidéos de Emma Bruchard et de Jean Léger ont été publiées avec leur autorisation.La couverture du livre de Jean Léger a été reproduite avec l'autorisation de l'auteur et de L'ANACR-Yonne.La tenue de déportée de Emma Bruchard a été photographiée avec l'autorisation de Mme Bruchard et de la Bibliothèque Municipale de la ville de Migennes.Les photographies en noir et blanc sont propriétés de l'USHMM (United States Holocaust Memorial Museum).

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