jeudi 20 août 2009
Un couple d'indigènes-résistants à Paris en 1944:Jack Sainte-Luce-Banchelin Avocat Guadeloupéen et Manon Tardon lettrée Martiniquaise
ous soumettons aux internautes cette page écrite de manière éclatante par des êtres qui n'étaient des danseurs de la république,ni des collaborateurs directs ou indirect du système honni de Vichy sous le maréchal Pétain .A)Leur biographie:-------SAINTE LUCE, Louis Joseph Pierre------SAINTE LUCE BANCHELIN, Abel Marius -------BANCHELIN, Marie PhilomèneSAINTE LUCE BANCHELIN, Jack Abel Gaston -------MARIE, Louis Charles Timothée Justin------MARIE, Anne Rose Marthe Armande-------JOSEPH, Marie Antoinette LucieSexe: MasculinNaissance : 24 avril 1908 à Pointe-à-Pître,Grande-Terre,971,Guadeloupe,FranceDécès : 1963 à Paris,75,Paris,Île-de-France,FranceOccupation : AvocatB) -------TARDON, Jean-Baptiste Antoine dit Enguerrand------TARDON, Asthon Joseph -------OLIVE, Léopoldine MarieTARDON, Yvonne Renée Manon -------WADDY, Henry Bertin Louis------WADDY, Berthe Marie-------LAROCHE, Félicie ValérieSexe: FémininNaissance : 17 août 1913 à Fort-de-France,972,Martinique,FranceDécès : 23 décembre 1989 à Fort-de-France,972,Martinique,FranceOccupation : études d'histoire à la Sorbonne - engagée dans l'armée de de Lattre campagne "Rhin & Danube"C)Leur mariage:Famille SAINTE LUCE BANCHELIN - TARDON Mariage: 22 avril 1936 à Paris,75,Paris,Île-de-France,FranceD)Leur combat pour les idéaux républicains contre l'inacceptable système totalitaire nazi!Les Martiniquais dans la Résistance métropolitaine et dans les combats de la Libération à partir du 6 juin 1944, soit dans les Forces Françaises de l'Intérieur, soit dans la 1ère Armée française du général de Lattre, ne sont pas, nous semble-t-il, assez reconnus; aussi faut-il combler les lacunes d'une Histoire par trop oublieuse à leur égard. Mais s'agissant des femmes martiniquaises dans la Résistance et la Libération, force est de reconnaître, malheureusement, qu'elles sont pratiquement complètement ignorées. Et cependant, elles aussi étaient là, aux côtés de leurs frères d'armes du « sexe fort ».L'aventure romanesque quoique authentique de la foyalaise Manon TARDON en est un exemple remarquable et loin d'être le seul.Yvonne Renée Manon TARDON est née à Fort de France le 17 août 1913, - ce qui faisait d'elle, à quelques semaines près, l'exacte contemporaine d'Aimé CESAIRE - dans une grande famille de la bourgeoisie créole de couleur, qui possédait une importante habitation sucrière à l'Anse Couleuvre, commune du Prêcheur, dans l'extrême nord caraïbe.Elle n'a pas 16 ans, lorsqu'en juillet 1929, elle est reçue au baccalauréat de l'enseignement secondaire après de brillantes études au lycée de Fort de France, et 16 ans et deux mois seulement lorsqu'elle s'embarque pour la Métropole pour s'inscrire, à Paris, à la faculté des lettres et sciences humaines afin d'y préparer, à la Sorbonne, deux diplômes d'études supérieures: celui d'histoire moderne et contemporaine et celui d'histoire du moyen-âge.Ces deux certificats obtenus, après une licence, en juin et juillet 1933, la jeune – et disons-le – très belle Manon TARDON, est alors courtisée par un jeune homme natif de la Guadeloupe qui, de cinq ans son aîné, vient de s'inscrire au barreau de Paris: Jack SAINTE-LUCE-BANCHELIN. Elle deviendra son épouse trois ans plus tard, en 1936. Deux enfants naîtront de cette union. Une petite fille, qui décédera en bas âge et un garçon, né en 1942, en pleine guerre.Provisoirement réfugiée dans le région de Châteaudun, en Eure-et-Loir, où elle se trouve au moment du débarquement anglo-américain en Normandie, elle y accueillera le 19 août 1944 l'armée américaine du général BRADLEY en route vers Paris à la suite de la 2ème division blindée du général Leclerc qui devançait les Américains de quelques heures.Son mari, quant à lui, était entré en contact avec la Résistance Intérieure Française, particulièrement avec les « Commandos de France » créés en avril 1944 par Henri d'ASTIER de la VIGERIE qu'il rejoindra à la mi-août de la même année, en Provence, en tant qu'officier parachutiste.Paris libéré, Manon TARDON retrouve « sa » capitale et se met immédiatement à la disposition de la jeune armée française qu'elle souhaite ardemment servir. Son mari est dans les « Commandos de France » et son fils de deux ans est confié à l'une de ses belles-sœurs. Elle est donc entièrement disponible. Elle s'engage dès le mois de septembre 1944 dans le corps des auxiliaires féminines de l'Armée de Terre (A.F.A.T.) créé le 26 avril 1944 par le commandant Hélène Terré (qui faisait suite au corps auxiliaire féminin de la France libre, créé à Londres le 7 novembre 1940), et y suit les cours de formation d'officier d'État-major.Admise au grade d'aspirant, puis à celui de sous-lieutenant, elle rejoint l'État-major (5e bureau) de la 1ère Armée du général de Lattre de Tassigny avec lequel elle participe à la campagne de France, en Alsace, puis à la campagne d'Allemagne dans le Bade-Wurtemberg, après le franchissement du Rhin...et du Danube.Lorsque le général de Lattre se rendra à Berlin, le 8 mai 1945, pour y recevoir, au nom de la France, l'acte de capitulation sans conditions de l'Allemagne nazie, Manon TARDON, en sa qualité d'officier spécialiste d'État-major de 1ère catégorie, sera présente avec la délégation française. Sans doute sera-t-elle, l'une des très rares « femmes-soldats » françaises à être ce jour-là à Berlin. Et elle était Martiniquaise!La guerre en Europe étant finie, Manon rentrera en France, avec sur son uniforme de lieutenant la « Croix de guerre » 1939-1945, avec palmes.Elle retrouvera alors son mari et son fils et demandera à prendre une permission à la Martinique dès la fin de l'année 1945.Le 30 janvier 1946, le Corps des A.F.A.T. est dissout. Le 23 juin 1946, Manon TARDON est démobilisée, à la Martinique, par décision du commandant du Bataillon des Antilles et retourne à la vie civile.Il s'ensuivra alors pour elle une autre vie, avec des démêlés successoraux longs et douloureux qui lui permirent néanmoins de conserver une partie de l'Habitation de l'Anse Couleuvre.C'est là que seule et âgée de 76 ans, elle finira sa vie terrestre, un jour de décembre 1989. Retrouvée sans connaissance au pied des marches de l'escalier de la grande maison, sa mort inexpliquée le 23 décembre à l'hôpital de Fort de France, laissera planer bien des suppositions.Soucieuse de perpétuer le souvenir de cette « grande dame créole » comme la qualifiait le poète Georges Desportes , la municipalité de Fort de France devait donner son nom à une petite rue du quartier de « Plateau Didier », associé à celui de son frère, l'écrivain Raphaël TARDON, décédé en 1967.Elle le méritait bien, Manon.Auteur de la fiche :François CARTIGNYCommentaire de l'auteurSources: archives de la famille
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