mercredi 19 août 2009

Nous disons Non au Président Lurel pour son achat du livre de Bartolomé las Casas!

Autant nous approuvons à deux mains sa position de Refus catégorique sur les probables augmentations du prix de l'essence" décidé "par madame la secrétaire d'Etat et mis en application par le préfet de notre pays Guadeloupe,nous ne pouvons ,ni nous ne devons le suivre sur le terrain de notre mémoire locale,régionale,continentale.Pour bien présenter notre position nous rappellons la biographie de cet homme d'église éprit de bons sentiments à l'égard de nos Parents Amérindiens,puis présenter l'analyse de son ouvrage .Ensuite,nous allons dire ce qui nous semble plus urgent à faire avec notre argent de contribuable pour renforcer nos liens culturels avec les faits historiques qui malheureusement nombreux délaissés par les Clercs e notre pays.I) La biographie de Bartolomé de Las CasasUn article de Wikipédia.Bartolomé de Las Casas (Séville, 1474 –Madrid, 1566), mort à quatre vingt dix ans un exploit pour l'époque où nos parents mourraient en moyenne à vingt cinq ans, est un prêtre dominicain espagnol, célèbre pour avoir dénoncé les pratiques des colons espagnols et avoir défendu les droits des Indigènes en Amérique.Sommaire• 1 Jeunesse et origines familiales• 2 Le propriétaire et colon devenu prêtre• 3 L'aumonier des conquistadores choqué par la condition indigène• 4 Le défenseur des indigènes• 5 Après l'échec de Cermana, l'entrée dans les ordres Dominicains• 6 Le prédicateur de la liberté des Indiens• 7 Le retour à l'action• 8 Las Casas fait modifier la législation impériale• 9 L'echec de l'application des lois au Chiapas• 10 L'homme de la Controverse de Valladolid• 11 L'historien de la découverte des Amériques• 12 Le critique inlassable des excès des colons• 13 Œuvres (inventaire) [6]o 13.1 Historia de las Indias 13.1.1 Éditions postérieureso 13.2 Autres écrits de Las Casas [6] 13.2.1 Apologética Historia de las Indias 13.2.2 De Unico Vocationis Modo 13.2.3 Apologia (Apologie latine contre Sepúlveda) 13.2.4 Tratados, Cartas y Memoriales 13.2.5 Brevísima Relación de la destrucción de las Indias•Jeunesse et origines familiales [modifier]Né en 1474, Bartolomé de las Casas est le fils de Pedro de las Casas, modeste marchand qui appartenait semble-t-il à une lignée de juifs convertis. A neuf ans, il voit le retour de Christophe Colomb à Séville après son premier voyage. Son père et son oncle ont participé au deuxième voyage de Colomb qui part de Cadix, le 25 septembre 1493. Bartolomé de las Casas a gardé une relation intime avec les fils de Colomb. Au retour de son père, il côtoie un esclave indigène et, en 1502, il part pour le nouveau monde avec le nouveau gouverneur.Le propriétaire et colon devenu prêtre [modifier]En 1503,il y devient propriétaire d’une encomienda5voir sa définition en annexe), c’est-à-dire un titre de propriété attribué à un Espagnol sur des terres indigènes avec les habitants qui y sont rattachés pour exploiter ces terres. Elle se situe à Concepción de La Vega sur l'île d'Hispaniola aujourdhui Haiti et Saint Domingue, et rapporte 100 000 castellanos1 par an. Mais cette situation personnellement favorable est loin d'être générale. Sur les 2 500 Espagnols, « plus de mille moururent et les autres étaient dans de grandes angoisses » écrit-il. Il se tourne vers la religion, en entrant dans l'Ordre des Prêcheurs (dominicains) et se fait ordonner prêtre en 1512. Il retourne en Amérique et devient de ce fait le premier officiant du Nouveau Monde.Il entend Antonio Montesinos qui dénonce les injustices dont il a été témoin en annonçant « la voix qui crie dans le désert de cette île, c’est moi, et je vous dis que vous êtes tous en état de pêché mortel à cause de votre cruauté envers une race innocente »[réf. nécessaire]. Il paraît évident que ce discours a marqué Las Casas même s’il n’a pas immédiatement mené ce dernier à la lutte pour laquelle il est si connu.L'aumonier des conquistadores choqué par la condition indigène [modifier]Appelé par Diego Velasquez, lieutenant de Diego Colón, Las Casas part pour Cuba en 1512 et devient aumônier des Conquistadores. Il tente de limiter les massacres. Il faut croire que son service est apprécié puisqu’il reçoit par « répartimiento » (partage des terres conquises) une nouvelle encomienda avec les indigènes qui y sont rattachés. En 1513, malgré une évangélisation et des baptêmes massifs, il ne peut empêcher le massacre de Caonao qu’il désapprouve en accord avec les dominicains mais ne l’empêche pas de profiter de son encomienda et de ses terres aurifères. En 1513 le Pape attribue aux espagnols des droits et des normes sur la découverte, c’est le « Requerimiento ». Les indiens doivent reconnaître l’Église. S’ils refusent on peut leur imposer par « le fer et le feu ». Las Casas s’y oppose.En 1514, alors qu’il prépare sa messe, Las Casas lit « Celui qui offre un sacrifice tiré de la substance du pauvre agît comme s’il sacrifiait un fils en présence de son père ». Il prend alors conscience de la condition indigène et décide de partir pour la métropole avec Antonio de Montesinos, c’est sa « Première Conversion ».Le défenseur des indigènes [modifier]Bartolomé de Las Casas s’engage alors dans une lutte de cinquante ans durant laquelle il fera plus de quatorze voyages entre les deux continents, voyages qui pouvaient durer entre soixante et quatre vingt dix jours dans des conditions souvent éprouvantes.Ses nouvelles convictions l'ont rapproché des dominicains du nouveau monde. Mais le combat s’annonce difficile, il faut sauvegarder à la fois les intérêts de la couronne et la vie des indigènes. Selon Las Casas, Indiens et colons sont liés. En effet les Espagnols ont besoin de main d’œuvre pour s’enrichir et ils doivent en prendre soin pour qu’ils travaillent plus. Or la population baisse à vue d’œil, il y avait 1.100.000 Indiens en 1492 et il en reste 16.000 en 1516 selon l’homme d’église. Il cherche donc à s’adresser au roi Ferdinand II d'Aragon mais celui-ci meurt en 1516. Il se voit alors opposé au régent qui ne s’intéresse pas à ce combat. Il va alors voir le Cardinal Cisneros, ancien confesseur d’Isabelle la Catholique qui le soutient, ainsi qu’Adrien, le précepteur de Charles Quint, et futur Pape Adrien VI.Il rédige un plan de réformes intitulé le « Mémoire des quatorze remèdes » où il prône :• la fin des encomiendas,• la réglementation du travail,• la fin des travaux forcés,• l'envoi de fermiers espagnols avec leurs familles pour exploiter en commun des terres avec les Indigènes,• la destitution des administrateurs en place,• de combiner évangélisation et colonisation,• de prendre des Noirs comme esclaves pour compenser la mortalité des indigènes (prise de conscience tardive de son erreur, 9 000 Noirs amenés en 10 ans).En 1516 il est nommé « procureur et protecteur universel de tous les Indiens des Indes » et est mis à la tête d’une commission d’enquête aux Indes avec des Ermites de Saint Jérôme, un ordre influent d’Espagne qui se laisse influencer par les colons et qui rejettent Las Casas l’accusant de ne pas voir l’intérêt économique de la politique actuelle dans les Indes. En 1517 il rentre en Espagne pour se justifier.De 1517 à 1519 il est à la cour chargé de « remédier aux maux des Indiens ». En 1519 Charles Quint devient empereur. Las Casas s’oppose alors à l’évêque Queredo sur le sort des indigènes et sort vainqueur du débat devant l’Empereur.Il prend conscience que les îles sont perdues, tous les indigènes qui y vivaient sont soit morts, soit des esclaves. Mais il ne veut pas que ce phénomène se reproduise sur les terres en découverte et demande un secteur de conquête et de conversion pacifique avec des Dominicains et des Franciscains. Au Conseil des Indes, l’institution créée en Espagne pour rédiger les lois propres aux Indes et contrôler les colonies, Las Casas obtient du roi le pouvoir d’exercer les pressions nécessaires pour obtenir cette terre de paix.Après l'échec de Cermana, l'entrée dans les ordres Dominicains [modifier]En 1520, à force de pressions, il obtient par des capitulations de la couronne, 200 lieues autour de Cermana et promet de pacifier 10 000 Indigènes en 10 ans et de verser un tribut à la couronne au bout de 3 ans. Il part l’année même avec cinquante compagnons et soixante dix paysans. Mais il ne peut joindre son territoire, perd ses paysans qui deviennent des chasseurs d’esclaves et doit faire des concessions par besoin d’argent. De plus, avant son arrivée les conquistadores ont fait de nombreux massacres, ce qui rend toute évangélisation impossible et, alors qu’il retourne vers Hispanola ou Saint Domingue, une révolte indigène massacre les frères franciscains.Cet échec le perturbe. Il s’enferme alors chez les frères prêcheurs qui orientent sa mission vers un but plus spirituel que colonial. Il devient Dominicain en 1522 et se fait appeler Fray Las Casas. C’est sa « Seconde Conversion ».Il s’enferme alors au monastère dans un silence de neuf ans. L’ordre des Dominicains est une confrérie qu’il connaît et qui l’apprécie. Il y fait vœu de chasteté, d’obéissance, de pauvreté et y suit une formation juridique, théologique et biblique. En 1527, il est chargé de l’implantation d’un nouveau monastère au nord de l’île. Il y consigne le souvenir des drames qu’il a vécus et de ceux qui sont parvenus jusqu’à lui.Le prédicateur de la liberté des Indiens [modifier]Il rédige alors « De Unico Modo » qui signifie « de l’unique façon d’attirer tout le genre humain à la véritable religion » qu’il enrichit en 1537 de la bulle du pape Paul III « Sublimis Deus » qui proclame l’humanité des Indiens et leur aptitude à recevoir la foi chrétienne : « Considérant que les Indiens, étant de véritables hommes sont aptes à recevoir la foi chrétienne, mais encore, d’après ce que nous savons le désirent fortement... nous décidons et déclarons, nonobstant toute opinion contraire, que les dits Indiens... ne pourront être en aucune façon privés de leur liberté ni de la possession de leurs biens... et qu’ils devront être appelés à la foi de Jésus-Christ par la prédication de la parole divine et par l’exemple d’une vie vertueuse et sainte. »Il s’appuie sur les évangiles, « Rien n’est bon que ce qui est libre... que personne ne contraigne les infidèles à croire », et fait cinq propositions :• le prédicateur doit apparaître comme une personne qui ne veut pas asservir ses auditeurs,• il ne doit avoir aucune intention de posséder des richesses,• il doit être doux, affable, pacifique, bienveillant, écouter avec respect et plaisir la doctrine,• sa vie et son comportement doivent être en accord avec ce qu’il enseigne,• les auditeurs voyant l’action du maître glorifieront le Père du Ciel,• il attaque les conquistadores et les faux évangélisateurs en s’appuyant sur les témoignages de conquistadores ou autres colons et prêtres.Le 20 janvier 1531 Las Casas écrit une lettre au Conseil des Indes 4 car, devant l’extension du mouvement colonial et des nouvelles conquêtes tel que le Guatemala, le Mexique, le Chili, le Pérou qui s’accompagne du développement de l’encomienda, il voit un monde plus vaste pour les prédicateurs, mais un monde condamné à mort. C’est une lettre passionnée, dure et violente pour marquer la métropole. Il veut évangéliser quand il dit « la foi pourrait sans grands efforts être exaltée et diffusée parmi ces peuples païens ». Il s’appuie sur le testament d’Isabelle la Catholique en 1503 qui oblige l’évangélisation dans le respect des personnes. Il utilise un ton de réquisitoire en disant que si le Conseil était sur place il agirait différemment et que des hommes de confiance sont nécessaires sur place tout en demandant pourquoi les envoyés de la sainte Espagne font tant preuve de violence. Si Las Casas n’y refuse toujours pas le principe de colonisation, il veut pacifier le continent par des protecteurs, les « Caballeros ». Pour lui, il y aura reconnaissance du roi quand il y aura reconnaissance de Dieu et qu'ainsi les indigènes paieront avec plaisir un impôt d’une valeur d’un joyau.Le retour à l'action [modifier]De 1534 à 1536, Las Casas entreprend un voyage au Pérou. Parti de Panama, les mauvaises conditions de navigation l'obligent à changer de cap et à se refugier au Nicaragua. 5De 1536 à 1540. Las Casas arrive au Nicaragua avec deux disciples nommés Angulo et Ladrada et assiste à Granada au départ des esclaves pour les mines du Pérou. Ils meurent en masse sur les routes. Las Casas ne le supporte pas et, alors qu’il prépare une prédiction sur l’évangélisation pacifique, le gouverneur prépare une attaque contre les tribus insoumises et lui propose de s’y joindre comme aumônier. Las Casas manifeste et s’insurge contre une telle proposition et menace d’excommunier tous ceux qui s’engageraient dans une telle lutte. Au bout de dix mois la situation est intolérable et il doit partir.Ils vont à Santiago au Guatemala où ils ont l’appui de l’évêque Maroqquin qui a appris le Quechua. En 1537, en métropole , les colons sont mis en cause par toute l’église à la suite de la promulgation de la bulle Sublimis Deus qui reconnaît l’humanité des Indiens. D’ailleurs, l’année précédente, la réapparition en Floride du trésorier de Narvaez et de trois de ses commandants après neuf ans de disparition grâce aux indigènes appuie les thèses des indigènistes.Devant cette levée de boucliers les colons défient Las Casas d’évangéliser la « Terre de Guerre », un territoire non conquis. Le prêtre obtient alors du gouverneur cinq ans sans conquêtes dans ce territoire, seuls les religieux y sont autorisés. En deux ans seulement quatre caciques (des chefs de tributs) sont baptisés aux abords de la zone.Las Casas fait modifier la législation impériale [modifier]Mais en mars 1540 il retourne en Espagne.Son but est de recruter de nouveaux missionnaires. Il part avec plusieurs lettres de recommandation. Il se fera remplacer dans cette tâche par Louis Cancer. À son arrivée en Espagne, Charles Quint est en Flandres, et en attendant son retour, Las Casas étudie à Salamanque notamment. Il y rencontre le père Francisco de Vitoria (1480-1546) un universitaire de Salamanque, créateur du droit international moderne. Il commente Saint Thomas d'Aquin et aboutit à des idées proches de celles de Las Casas sur l’évangélisation des Indes en opposition à l’impérialisme. Il définit la guerre juste et annonce qu’elle doit être déclarée par l’autorité légitime, son objectif est de rétablir la paix. Elle doit être conduite avec des intentions droites et doit viser la réparation d’injustices graves. Il n’y a donc pas de guerre juste aux Amériques.C’est à cette époque qu’il écrit la « Brevissima » ou « très brève relation de la destruction des Indes » où il explique que les indiens sont bons, gentils, ouverts. Ce sont des brebis dont l’Église et l’Empereur sont les pâtres et les conquistadores des loups. Il retranscrit des témoignages, par régions conquises, avec l’Hispañola, Cuba, la Terre Ferme, la Nouvelle-Espagne et ainsi de suite, pour toutes les provinces des colonies espagnoles. Il y présente les cruautés dont sont victimes les indigènes et les structures qui les exploitent. C’est sa publication, dix ans plus tard, qui sera en partie à l’origine de la légende noire. Les ennemis de l’Espagne y ont vu un moyen d’attaquer l’Espagne sur ses comportements vis-à-vis des indigènes. En effet, la France ou l’Angleterre ont pu nourrir leur haine de l’Espagne en argumentant principalement sur les exagérations de Las Casas ce qui porta un certain discrédit sur le protecteur des indigènes.Le « huitième remède » est un autre écrit de l’époque où Las Casas attendait le retour de l’Empereur. Il y explique au roi qu’il a été trompé par les encomenderos, qu’il ne protège pas les Indiens comme le recommande la mission qui lui a été donné par le Pape et ce malgré lui. Il pousse son argumentation, « même si Votre Majesté devait perdre sa domination royale sur ces peuples et renoncer à leur conversion, cela vaudrait mieux pour Elle que la situation actuelle où les Indiens sont voués à une destruction complète, car la loi chrétienne défend absolument de faire le mal pour que le bien s’ensuive ».Fin 1541, l’Empereur est de retour. Le 26 janvier 1542 Las Casas est introduit auprès de Charles Quint. L’Empereur est indigné par le résumé de la « Brevissima » et réforme le Conseil des Indes. Treize hommes en commission sont chargés d’une nouvelle législation. La première session est présidée par l’Empereur et Las Casas. En novembre 1542 sont rédigés les « lois Nouvelles » qui se composent de quarante articles qui peuvent se diviser en quatre dispositions principales : elles proclament :• la liberté naturelle des Indiens et oblige la remise en liberté des esclaves ;• la liberté du travail, limitent les charges et interdisent les pêcheries de perles ;• la liberté de résidence et la libre propriété des biens, punissant ceux qui seront violents ou agressifs envers les Indiens ;• elles abolissent le système des encomiendas.L'echec de l'application des lois au Chiapas [modifier]La nouvelle de la parution de ces lois provoque au Nouveau Monde des révoltes. Las Casas est fustigé. Une guerre civile éclate au Pérou, des Espagnols rentrent sur le vieux continent, des Noirs, oubliés par ses lois se révoltent. C’est l’anarchie dans les vice-royaumes. En 1546, les lois sont abrogées, l’encomienda est juste interdite aux curés.Le prince Philippe chargé de la régence du royaume est entouré d’opposants à Las Casas. Pour qu’il soit moins dangereux ou inquiétant pour les richesses des colonies on lui propose un évêché à Cuzco, le plus riche. Il refuse pour cette raison car c’est en opposition avec ses prêches. On lui propose alors, au sud du Mexique, un nouvel évêché au Chiapas dont la capitale est Ciudad Real. Le climat y est dur, la population y est pauvre mais les plantations prospèrent. Il accepte ce poste pour l’application de « ses » lois nouvelles.Il rêve d’une république chrétienne par la fondation de monastères et s’entoure de trente-quatre religieux, dominicains et franciscains. La nomination a lieu le 19 décembre 1543 et est consacrée le 21 mars 1544. Le voyage se fait en convoi mais il doit attendre quatre mois avant le départ.Le 11 Juillet 1544 il s’embarque. Son bateau, le San Salvador, est mal arrimé et mal piloté. À son arrivée au Mexique, il est très mal accueilli et doit se réfugier chez les Franciscains où il apprend la suspension des lois nouvelles. Il prend la route pour le Chiapas. Un navire fait naufrage et neuf missionnaires meurent. Son voyage annonce les difficultés de sa tâche. Il arrive le 12 mars 1545, le dimanche de la Passion. Il demande la libération de tous les esclaves, en vain. Il désigne un seul confesseur, le Doyen Perera et menace d’excommunier les colons ce qui les effraie. Mais le doyen absout les colons et se fait excommunier par Las Casas. Les colons, fous de rage, envahissent l’évêché et l’évêque manque de mourir. Il est obligé de fuir en « terre de guerre » qui a été convertie et qui est devenue la vraie paix ou « Vera Paz ». L’hostilité dont il est victime au Nouveau Monde l’oblige à retourner en Espagne en 1547 après avoir appris le revirement de l’Empereur sur les lois nouvelles.Les lois nouvelles ne sont pas totalement un échec, les tribus des indigènes restent réglementées, et l’encomienda tend à disparaître.L'homme de la Controverse de Valladolid [modifier]En 1547, Las Casas rentre définitivement en Espagne, à l’âge de 63 ans. Il ne rentre pas pour sa retraite mais pour continuer le combat depuis le Vieux Continent. Il continue sa lutte pour une conquête pacifique par l’évangile avec comme modèle la « Vera Paz ». Il s’installe au couvent dominicain de Valladolid où il mène une vie de recueillement, de silence, de travail et de prières. Il reste cependant proche de la cour, non loin des maîtres de théologie, des docteurs de Salamanque et de Vittoria, mort en 1546.Vers 1547, Comme suite à la célèbre controverse avec Sepulveda au sujet de la légitimité des guerres de conquête, Bartolomé de las Casas présente ses "Trente propositions trés juridiques".En 1550, il demande à être déchargé de ses obligations épiscopales et se rend à Séville afin de s'occuper de l'envoi de religieux dominicains. Il est d’abord chargé de recruter des missionnaires franciscains, dominicains ou augustins ce qui lui permet de circuler à travers les différents couvents. Mais cette tâche ne lui suffit pas, il pense que pour que sa doctrine soit efficace, il lui faut l’enseigner lui-même. Il fait alors publier son « Manuel du confesseur » et pour que ses missionnaires ne soient pas corrompus au Nouveau Monde, il continue de leur envoyer ses écrits. Mais, malgré tout, il perd de l’influence sur la cour. Le régent, le Prince Philippe, sous l’influence de son précepteur l’impérialiste Sepulveda, se désintéresse de la cause indienne au profit de celle des colons et des fonds substantiels qu’ils rapportent des Indes.En 1547, les « Trente propositions juridiques » sont un traité de droit chrétien adressé au Conseil des Indes, où il annonce que les guerres au nouveau monde ont été injustes et qu’il faut libérer les esclaves. Il se justifie par le traité de Tordesillas de 1493 où l’autorité du roi se fait par l’accord des Caciques. Le sujet sera abordé à nouveau en 1553 dans le « Tratado Comprobatorio » ou « traité prouvant l’empire souverain que les rois de Castille possèdent sur les Indes ».Sépulveda est un chanoine de Cordoue, traducteur d’Aristote. Il a longtemps séjourné à Rome où il s’est fait de nombreux amis. Il se fait avocat des conquistadores dans « Démocrates Alter » : « des justes causes de la guerre ». Selon lui, la guerre est juste lorsqu’elle est ordonnée par l’autorité légitime, faite pour une juste cause et inspirée par une intention pure. Les indigènes sont des idolâtres qui commettent les pires crimes, ils sont de nature inférieure et donc appelés à être soumis à des hommes plus évolués, les Espagnols. « C’est un devoir de libérer les innocents. » Cet ouvrage reçoit l’approbation de l’archevêque de Séville, président du Conseil des Indes, et est bien reçu à la cour, mais il se voit refuser « l’imprimatur » par les universités notamment Salamanque. Las Casas y répond immédiatement en déclarant que la guerre est injuste à partir du moment où elle est l’instrument d’oppression.L'historien de la découverte des Amériques [modifier]En 1553, il quitte Séville où il préparait ses missionnaires, et s’en retourne à Valladolid où il se lance dans la rédaction de « l’histoire des Indes » et « l’histoire apologétique ». Il veut y rétablir la vérité sur la conquête des Indes, « la colonisation des Indes dont l’unique objet était la conversion des infidèles, a totalement sacrifié cette fin spirituelle aux moyens temporels ». Il consulte les archives depuis Christophe Colomb et lui reproche, tout comme à lui-même, l’esclavage des indiens aussi bien que des noirs. Son ouvrage va de la découverte en 1492 jusqu’à sa conversion dominicaine en 1522. Il y cumule de nombreux détails sur la conquête et s’appuie sur des chiffres probablement exagérés. Selon lui, il y avait trois millions et demi d’habitants sur l’île Hispañola en 1492. Il l’achève en 1559 et interdit sa publication avant 1600. Probablement par peur de la censure suite aux conséquences de la « Brevissima ».• "Et mon intention est qu'elle ne sorte sous aucun prétexte du Collège, excepté pour être imprimée, quand Dieu le jugera bon, et que les originaux demeureront à tout jamais au collège." (BAE, t, CX,p. 540).Elle restera en fait "interdite" de publication jusqu’au XIXe siècle. Mais en réalité le manuscrit de l'ouvrage majeur de Las Casas n'est pas resté enfermé au Collége San Grégorio. A l'encontre de la volonté de Las Casas, l'ouvrage fut remis en 1571 au Conseil des Indes. Le président de cet organisme, Juan de Ovando, à confié le manuscrit de las Casas au chroniqueur et Grand Cosmographe Juan Lopez de Velasco qui le conservera jusqu'en 1597. A cette date l'ouvrage fut remis au secrétaire Juan de Ibarra. Le manuscrit fut ensuite remis au Grand Chroniqueur Antonio de Herrera, récemment nommé à cette charge, dans le but d'écrire l'Histoire des Indes sur Ordre de sa Majesté et du Conseil ds Indes. Herrera à utilisé le manuscrit de Las Casas pour écrire une grande partie son ouvrage. Il donne l'impression d'avoir participé à certains événements alors que le spectateur en fut Las Casas. Herrera a plagié le manuscrit de façon si désinvolte que certains auteurs ont établi une liste des chapitres recopiés. On trouve une liste des passages concernés dans l'édition des travaux de Herrera publiée par l'Académie d"Histoire de Madrid en 1934. L'histoire des Indes sera publiée pour la première fois, en castillan, à Madrid, en 1875-1876, à l'initiative Feliciano Ramirez de Arellano, marquis La Fuensanta del Valle. Et pour la première fois en Français en 2002, à Paris.Son autre ouvrage, L’Histoire apologétique a pour thèse ces quelques lignes : « ces peuples des Indes égalent et même surpassent beaucoup de nations du monde, réputées policées et raisonnables : ils ne sont inférieurs à aucun ». Il défend donc la cause des Indiens en leur attribuant des vertus que l’on ne trouve pas ailleurs, peut-être même pas dans l’Espagne catholique. Divisée en 237 chapitres, elle traite de sujets divers, et d’une histoire morale de l’humanité. Elle restera interdite, elle aussi, jusqu’au XIXe siècle.Le critique inlassable des excès des colons [modifier]A partir de 1562, alors que Philippe II fait de Madrid sa capitale, Las Casas ne sort plus guère de son couvent. Il prend de plus en plus au sérieux son rôle de protecteur des Indiens et devient de moins en moins conciliant à l'égard des colons. Cependant il reçoit de nombreux courriers et appels de Nouvelle-Espagne, preuve que son combat n’est pas vain. Par exemple, un certain Zorita, ancien officier de justice au Nouveau Monde lui écrit: « Pourquoi les Aztèques sont-ils des barbares ? Si ce sont eux qui me parlent et que je ne comprends pas, je serai pour eux un barbare. »Malgré ces preuves d’appui, le combat de l’ancien évêque du Chiapas n’est pas fini. Le franciscain Motolinia, de son vrai nom Toribio de Benavente, se vantait en 1532 de deux cent mille baptêmes et estime qu’entre 1524 et 1540 neuf millions d’âmes avaient été sauvées. C’est un des douze premiers missionnaires du Mexique. Il se considère comme choisi par Dieu pour instaurer la paix, pour redonner au catholicisme une nouvelle vigueur face à la religion réformée qui fait des ravages en Europe. Selon Motolinia, « mieux vaut un bien accompli de force qu’un mal perpétré librement. » Il s’oppose par là-même à la doctrine d’évangélisation pacifique de Las Casas.De plus, le dominicain apprend à regret que les colons du Pérou offrent de l’argent au Prince Philippe pour obtenir la perpétuité des encomiendas. Le Prince va succéder à son père en 1556. Son confesseur, Bartolomé Carranza ami de Las Casas le tient au courant de toutes les affaires. Par son intermédiaire, il fait parvenir au Prince une « Grande Lettre » où il expose les devoirs du Prince, dictés par Dieu, vis-à vis-des Indes. Il y condamne aussi, une fois de plus, l’esclavage et la condition des indigènes. Philippe II, en arrivant au pouvoir, inaugure une nouvelle politique indienne. Le Conseil des Indes est chargé d’accorder les licences d’imprimer et il suspend l’interdiction des conquêtes nouvelles. Comme Las Casas est moins écouté qu’autrefois, il s’efforce d’agir sur les consciences du Nouveau Monde par l’envoi de missionnaires rattachés à sa cause. C’est désormais un des rares moyens qu’il ait pour continuer son combat. Le Conseil des Indes le considère d’ailleurs comme dangereux à cause justement de l’influence qu’il a sur le monde religieux.Il continue à critiquer l’actualité du Nouveau Monde tels que les pillages des sanctuaires Aztèques et Incas par les conquistadores et l’exploitation abusive des mines et de la main-d’œuvre indigène. Il demande « la mainmise des Espagnols sur ces empires est-elle légale ? » et il rajoute « aucun roi, aucun seigneur, aucun village, aucun particulier de ce monde des Indes, depuis le premier jour de sa découverte jusqu’à aujourd’hui 30 avril 1562 n’a reconnu de façon libre et légitime nos illustres rois... toutes les décisions de ceux ci sont invalides. » Il argumente ainsi l’illégitimité des vols dont sont victimes les peuples du nouveau monde. Ce traité intitulé « de thesauris » aboutira à ce que Philippe II retire tous ses fonctionnaires d’outre-mer.En 1563 se profile son dernier combat. Un frère prêcheur du Pérou nommé De la Vega présente au conseil un mémorial nommé « Douze doutes », où il présente douze cas de conscience sur le comportement des conquistadores au Pérou. Il obtient des mesures de protection qui le laisse sceptique et confie son écrit à différents théologiens dont Las Casas. En janvier 1564 l’évêque rédige sa réponse. C’est une sorte de testament doctrinal où il reprend un à un les douze cas de conscience. Il précise les obligations de restituer, de réparer, et permet aux descendants d’Atahualpa de faire de justes guerres contre les Espagnols et affirme que le roi catholique doit réintégrer l’Inca dans ses fonctions. Il lui proposera de recevoir un enseignement de la foi chrétienne qu’il sera libre ou non de recevoir. S’il l’accepte, il pourra obtenir la reconnaissance de Philippe II comme monarque et protecteur. Il sera aussi libre d’accepter le pardon des injustices dont ont été victimes ses fidèles. Il joint à ce texte une supplique pour Philippe II réclamant une réunion de théologiens pour statuer définitivement sur le cas des Indes, ce qui n’a apparemment pas ému le roiDepuis 1560 Las Casas a quitté Valladolid pour suivre la cour à Madrid. Il s’installe au couvent de Notre-Dame d’Atocha où il rédige les Douze doutes, mais aussi un testament, le 17 mars 1564 en présence d’un notaire. Il y résume avec force un combat qui dure depuis plus de cinquante ans et reprend les grands thèmes de sa lutte.Jusqu’à sa mort en 1566, à 92 ans, Las Casas apparaît comme le médiateur privilégié de tous ceux qui, aux Indes, cherchent à modifier le statut de l’Indien et à arrêter l’extermination. Les attaques dont il fut victime, suite à la Légende Noire et à son influence sur la création des lois nouvelles, ne l’ont pas empêché de mener une lutte presque sainte et, selon lui, dictée par Dieu. Il reste un des hommes les plus controversés de son temps, mais aussi un des plus reconnus du nôtre.-II) Analyse de son ouvrage:CONTEXTE HISTORIQUEEn 1492, les Espagnols posent le pied pour la première fois sur un nouveau continent, que ChristopheColomb croyait être les Indes Orientales, contrée tant convoitée pour ses richesses et épiées. LaCouronne d'Espagne a besoin de conquérir de nouveaux territoires. Au lieu de découvrir les fameusesIndes d'Orient vantées par Colomb quelques années plus tôt, elle prend possession des terres qu'ellenommera la Nouvelle Espagne, les Amériques autrement dit, dont les autochtones, les Indiens,découvrent à mesure que les colons arrivent, que cette arrivée va bouleverser leur vie. Pillages,commerce d'esclaves, massacres et humiliations cruelles, profanations et mise à sac de la cultureindienne. les Espagnols et les Portugais ne comprennent pas les Indiens, à plus forte raison que laNouvelle Espagne ne comble pas les espérances financières de la Couronne.En effet, dès 1493, Christophe Colomb, alors Vice-roi des Indes défend dans sa correspondance avecIsabelle de Castille, la valeur marchande des Indiens, main-d'oeuvre qu'il expédie par bateau enEspagne, en compensation de maigres richesses découvertes dans les Antilles. La découverte avait eneffet coûté très cher aux Rois catholiques, et les Indiens assimilés à une richesse apparaissent pour leGénois comme une solution rentable.CONTEXTE RELIGIEUXL'Eglise ne comprend pas tout à fait ces nouvelles peuplades dont nombre de représentants sontamenés en Espagne, où ils sont considérés comme des animaux de foire, des sauvages par les uns, etjugés dignes d'une entière humanité, fascinants même, par les autres. Bref, les Indiens intriguent. Nousavons parlé d'humanité ; c'est justement la question que la Monarchie apostolique se pose : les Indienssont-ils des hommes comme les autres peuples ? Sont-ils les descendants d'Adam et Eve, ceux destribus perdues d'Israël, ou bien une race inférieure qu'il faut asservir ? Comment faut-il conquérir lenouveau continent ?La théologie scholastique, dans les universités de Salamanque et Alcalà en particulier, réfléchit sur lanotion de société, sur les droits des païens. Vitoria (1543-15??), docteur dominicain à Salamanque,professe en 1532 des leçons sur les Indiens et le droit de la guerre.L'aventure de Cortez commence en 1519. Depuis la décennie précédente, les missions ont beaucoupd'importance. Les premiers franciscains arrivent au Mexique en 1523. Il se répète alors ce qui s'étaitpassé dans les Caraïbes en 1492-1500. C'est l'occasion de la rencontre entre la réflexion thomiste et laprésence de gens sur le terrain, qui font vite connaître leur mécontentement.Pour la Somme Théologique, une société est un donné de la nature; toutes les sociétés sont d'égaledignité : une société de païens n'est pas moins légitime qu'une société chrétienne. Une souverainetépaïenne est donc possible, y compris sur des chrétiens. II est dès lors difficile de considérer commesainte une guerre faite à des infidèles; même quand ils persécutent des chrétiens, cela n'autorise pas àles convertir de force. Au début du XVIe siècle, cette idée est appliquée aux Indiens, qui sont chez eux.On n'a pas le droit de les convertir de force, la propagation de la foi doit se faire de manièreévangélique.Le cardinal Cajetan (Tan'as de Vio), général des Dominicains, s'intéresse aux missions vers le nouveaumonde. Commentant la Somme Théologique à propos de la notion de rapine, il s'intéresse à la conquêtemilitaire d'un territoire occupé par des infidèles. Le Christ envoyait des prédicateurs et non des guerriers,c'est donc un péché de répandre la foi chrétienne par la guerre. En 1532, Vitoria fait une applicationexplicite de la leçon thomiste à la situation dans le nouveau monde. Ceux qui y vont n'ont pas un titre depropriété mais un devoir de mission.DATELa controverse de Valladolid s'est déroulée en deux séances d'un mois chacune, d'août à septembre1550 et de mi-avril à mi-mai 1551. Six mois séparent donc les discussions II faut dire que la controverseéprouve "physiquement" les participants.LIEUCe que l'on nomme " controverse de Valladolid " est le débat demandé par Charles Quint au collègeSaint-Grégoire de Valladolid.2PERSONNAGESLe choix des protagonistes qui se réunissent à Valladolid en juillet 1550 se révèle particulièrementimportant pour statuer sur le cas indien. Charles Quint souhaite établir le meilleur constat possible etréunit pour ce faire, deux spécialistes du problème indien, qu'il va décider d'opposer dans cettecontroverse : le frère dominicain Bartolomé de Las Casas et le Dr Ginès de Sépulveda.Charles Quint a choisi Las Casas car il reste le protecteur officiel de la cause indienne, malgré leurprobable différend depuis les Lois nouvelles de 1542 - Las Casas ayant amené le Roi à casser lesystème des encomiendas, lui valant un esclandre général de ses titulaires. L'Empereur avait dénoncéces lois à grand peine, mais il décide pourtant de passer outre cet épisode difficile. Face au dominicain,il convoque Sépulveda, prêtre, éminent théologien et humaniste. Ce personnage est l'opposé de LasCasas : il est l'un des confesseurs du Roi, ayant justifié par le passé les conquêtes en Méditerranée eten Allemagne, et à présent il revendique la juste cause espagnole dans le Nouveau Monde(Démocrates premier et second consacrés au bien-fondé de la conquête américaine).Ces deux autorités vont entrer en lice pour s'opposer sur la conquête des Indes au libre jugement d'uncollège de théologiens prestigieux, de juristes et administrateurs, réunis pour l'occasion. Ce jury estreprésentatif de toutes les instances espagnoles qui sont à cette époque concernés par la conquêteaméricaine. On notera donc la présence de quinze juges : sept membres du Conseil des Indes, deuxmembres du Conseil Royal Suprême, un membre du Conseil des grands ordres chevaleresques, troisthéologiens dominicains, un théologien franciscain et un évêque. Il faut noter la présence de théologienset dominicains de renom, émanant de la grande école de Salamanque, première université espagnolede l'époque, des spécialistes des Indes, ainsi que deux inquisiteurs du Conseil Royal Suprême.La présence des trois dominicains est importante pour Las Casas car deux d'entre eux, Melchor Cano etBartolomé Carranza de Miranda, sont acquis à la cause indienne et rejettent le concept de "justeconquête " défendu par Sépulveda. Ils faisaient partie, avec Las Casas en tête, de ceux qui souhaitaientcensurer les écrits de Sépulveda, notamment son Démocrates second au moment où celui-ci réclamaitl'imprimatur. Le troisième dominicain Domingo de Soto, est plus neutre : il s'oppose à las Casas en cesens qu'il tient à rester éloigné de la polémique et des controverses d'Amérique. Objectif et réservé, il iramême jusqu'à sanctionner les emportements de son frère d'habit, le taxant " d'en dire plus quenécessaire ".Le moine franciscain présent à la controverse est Bernadino de Arévalo. A l'instar de ses frèresdominicains, il s'est rendu dans les Indes et il y a même occupé un rôle majeur dans l'administration etle suivi de la mission franciscaine sur place. Expert juriste et théologien reconnu, son intervention aucours de la deuxième partie de la controverse (mi-avril, mi-mai 1551), permettra de clarifier le débat, audétriment semble-t-il, de Las Casas. Il est en effet acquis à la cause de Sépulveda.La controverse de Valladolid n'a pas seulement consisté en une réunion de quatre juges religieux (cinqsi l'on compte l'évêque, présent par intermittences et silencieux la plupart du temps), mais également àla présence d'administrateurs et juristes, à commencer par le Conseil des Indes : ils représentent legouvernement espagnol en Amérique et ils sont sept à avoir été convoqué. Il convient de noter laprésence de deux juges laïcs, Gutierre Velasquez de Lugo et le Dr Gregorio Lopez. Ils connaissent bienla situation espagnole en Amérique et ont de solides convictions à ce sujet. Ils savent également lesabus commis en Nouvelle Espagne, mais n'adhèrent pas pour autant systématiquement aux théorieslascasiennes. Leurs positions semblent refléter celle du Conseil des Indes au moment de la controverse,ce qui n'est pas pour avantager Las Casas en définitive.Avec le Conseil des Indes, le Conseil des Ordres chevaleresques et le Conseil Royal Suprême, c'estl'ensemble des instances d'administration de l'Etat espagnol qui sont présentes à Valladolid. FernandManrique, comte d'Osorno, représente le Conseil des Ordres en sa qualité de président. Pour laSuprema, il faut retenir la présence de Francisco Tello de Sandoval, ancien inquisiteur de Tolède. Sonrapport sur le ressentiment des colons espagnols, consécutivement à la promulgation des Loisnouvelles en 1542, ont amené Charles Quint à dénoncer ces textes.A noter que l'Inquisition espagnole, moins virulente qu'en France à la même époque, a joué un rôleefficace et déterminant dans l'évangélisation de la Nouvelle Espagne. En sa qualité d'inquisiteur etd'envoyé spécial du Roi, Tello de Sandoval est une personnalité importante pour la controverse, quis'oppose à las Casas, l'instigateur de la fin des encomiendas, dans les premiers textes des Loisnouvelles.3Ainsi, le choix des participants fait par Charles Quint, montre à quel point le monarque a souhaitél'objectivité du débat, parce que deux théories complètement opposées sur la question indienne sontreprésentées, celle de las Casas et de Sépulveda. Mais au-delà de la confrontation des deux hommes,on assiste à une répartition équilibrée des opinions chez les participants, pour une plus grandeimplication et un constat espéré plus objectif sur la conquête.Bartholomé de Las CasasSon père et son oncle accompagnaient Colomb en 1493. Né en 1484, il part en 1502 à SaintDomingue avec son père et y reçoit des terres. Il est ordonné prêtre.En 1511, il entend prêcher Antonio Martesinos, un père dominicain, prenant à partie lesauditeurs. Les années 1510 sont celles où l'on a des doutes sur la réalisation des objectifsprimitifs. Les lois de Burgos (1512-1513) sont le premier cadre légal de protection despopulations indigènes.Bartholomé de las Casas se fait prédicateur, regagne l'Espagne et y rencontre Cisneros. Ilsouhaite apporter aux îles ce que l'Espagne a de meilleur. II s'agit pour lui d'établir une coloniechrétienne agricole, pour aboutir à une fusion entre les Castillans et les Indiens, sous la houlettedu clergé. Cisneros lui adresse des instructions, et Las Casas retourne aux îles en 1521. Il pensealler sur la côte Pacifique. En 1523, il entre chez les Dominicains, et commence à voyager sur lecontinent américain. Il veut mettre fin aux conquêtes armées destinées à trouver des métauxprécieux, et au système de possession foncière des Indiens.Jinez de SépulvedaBrillant théologien et humaniste reconnu, Sépulveda est chapelain et chroniqueur-confesseur deCharles Quint depuis 1536. C'est un des plus grands hellénistes connu pour ses traductions desoeuvres d'Aristote et sa maîtrise du grec. Ayant une grand influence il combat la Réforme deLuther, la pensée d'Erasme, la controverse de Valladolid sera pour lui le moyen d'une meilleurecompréhension des théories lascasiennes.Il a publié de nombreux ouvrages et nous pouvons retenir, dans le cadre de la controverse sonlivre intitulé Démocrates premier, ou de la compatibilité entre la discipline et la religion chrétienneen 1535, qui consiste en une exhortation à la guerre contre les turcs. C'est un traité de la "justeguerre" conférant aux campagnes impériales la légitimité de conquête en Europe et enMéditerranée.Suite aux Lois nouvelles de 1542, Sépulveda écrit un second traité, dans la même veine queDemocrates premier, ciblé sur les "justes guerres d'Amérique" et l'attitude que doit adopterl'Espagne face aux "païens indiens ". Ce livre sera longtemps en attente d'une licence depublication, et c'est sur la base de ce traité que Sépulveda fondera son argumentation àValladolid.Il faut savoir que le Democrates second du théologien est resté non publié pendant plusieursannées car Sépulveda a du faire face a deux types de censures. La première, imposée parl'époque, parce que les tensions provoquées par la situation espagnole en Amérique, nepermettaient pas selon les autorités royales, la publication d'un tel ouvrage. Pourtant après enavoir appelé à l'intervention de Charles Quint pour que l'ouvrage soit réétudié par la commission,le livre allait paraître C'était sans compter avec une seconde censure, provoquée par las Casas.Opposé en tout à Sépulveda, il fit pression sur les dominicains des universités d'Alcala et deSalamanque pour obtenir la prohibition théologique de Democrates second. Cette dictaturemorale de las Casas n'a pas été tolérée par le Roi, qui a donc décidé d'accorder une chance authéologien de pouvoir défendre ses opinions devant son censeur.OBJECTIFS DU DEBATCe que l'on nomme " controverse de Valladolid " est le débat demandé par Charles Quint, qui réunissaitthéologiens, juristes et administrateurs du royaume, afin qu'il se "traite et parle de la manière dontdevaient se faire les conquêtes dans le Nouveau Monde, suspendues par lui, pour qu'elles se fassentavec justice et en sécurité de conscience."La Couronne mène des campagnes de sensibilisation des pouvoirs menées en Espagne en faveur desIndiens, ainsi que limiter le pouvoir des patrons d'encomiendas. Ce sont des contingents d'Indiens4placés sous la juridiction d'un colon blanc à qui ils sont «recommandés» en vue de l'évangélisation etqui comporte des servitudes (tribut, travail...). sont à l'origine des lois interdisant la vente des terresindiennes aux colons blancs et aussi des reducciones.Les «réductions» étaient un système alternatif à celui des encomiendas, et visaient à reconstituer descommunautés indiennes agraires et à les doter de terres et d'une gestion autonome.Le but était à la fois économique (en faire des unités d'exploitation de type européen) et spirituel(évangéliser). Les réductions furent confiées à des missionnaires ou à des corregidores d'indiens, maiselles furent surtout représentatives des zones de missions.Entre 1550 et 1580, l'ancien régime du travail gratuit et illimité des Indiens fut remplacé par un systèmede travail obligatoire et rétribué; cependant cela ne représenta qu'un piètre progrès par rapport auxpremières encomiendas. Les abus, les illégalités et les extorsions furent monnaie courante.L'esclavage continue aussi d'exister jusqu'en 1542, date à laquelle on le supprime sans restrictions pourles Indiens. On continue cependant de la pratiquer clandestinement (en particulier au Chili), et ce n'estqu'à partir du XVIIe siècle qu'il disparaît. Il est alors remplacé par l'esclavage des noirs. Il ne faut pasoublier que l'esclavage continue d'exister en Espagne même : à la fin du XVIe siècle, il y a entre 50 000et 80 000 esclaves en Espagne, dont plus de 60 % en Andalousie.Ils sont baptisés dès leur arrivée dans la péninsule, mais ne deviennent pas libres pour autant. Cela sefait soit par affranchissement (le plus souvent par testament), soit par rachat de l'esclave par lui-même.Environ 40 % des esclaves travaillent au service d'artisans.La période de la Renaissance est loin d'être pacifiée. On assiste à des phénomènes d'angoisse, decrainte. Dans ce contexte apparaissent les terres nouvelles de l'Amérique. Pour las Casas, les Indessont l'Enfer, et les diables sont les Espagnols. Il publie en 1552 Très brève relation de da destructiondes Indes : cet ouvrage relève de la littérature apocalyptique; Dieu ne laissera pas impunies lescruautés des Espagnols dans le Nouveau Monde. L'idée d'un nouveau monde est aussi celle d'unnouveau départ.LES REPERCUSSIONSLe vaincu Bartolomé de Las Casas voit ses thèses désavouées et se lance dans une course à ladénonciation systématique. Avec le déroulement des débats, il avait peu à peu dévoilé ses motivationset consécutivement a la controverse, il décide de publier des traités, sans avoir reçu l'autorisation royalede la commission de censeurs, dont il sait qu'il n'aurait pas obtenu leur aval. Ainsi paraissent huit de sesTraités entre 1552 et 1553, qui ne recevront jamais licence d'être imprimé. Autre fait qu'il convient denoter : proche de la mort. Las Casas écrit au pape Pie V en 1566, pour lui demander de dénoncer lesmissions épiscopales octroyées par lui en Nouvelle Espagne. Cette incitation à la révolte n'a eu aucuneffet sur la présence ecclésiastique espagnole au Nouveau Monde. Le dominicain mourra peu de tempsaprès, avec le Roi, les Conseils et nombre de frères d'habit contre lui.La défaite de Las Casas étant clairement établie, la colonisation reprend, soit pour les raisonsdéveloppées par Sépulveda, soit dans le but de contrer les conflits déclenchés par l'investigationespagnole sur les terres américaines. Plusieurs tribus, à l'image de la tribu des Araucans au Chili en1554 se révoltent et s'opposent à la conquête. Au Pérou et au Mexique, les évêques cautionnent lescombats. Rien ne change les "conquêtes-découvertes" définies dans les Lois nouvelles de 1542 ni leursuspension depuis 1550, mais des cédules planifient les avancées espagnoles dans les terresaméricaines. Seul changement notoire : les pillages, cruautés et mises à mort inutiles sont proscritesdéfinitivement, la guerre devant s'effectuer selon un "motif juste", ainsi que l'avait recommandéSépulveda. De même, l'influence du théologien sur la réglementation en vigueur dans les nouveauxterritoires est marquée : les Indiens qui entravent l'expansion de la doctrine catholique de quelquemanière que ce soit sont mis à mort. cette résolution à laquelle Las Casas était farouchement opposéparce qu'incompatible avec la foi chrétienne, semble pourtant peu refléter les décisions prises àValladolid.Dans les années 1570, l'Espagne apparaît comme le champion du catholicisme. Reprendre lesarguments de Las Casas est alors très utile à la légende noire anti-espagnole, née en Italie du tempsdes guerres italiennes dans la première moitié du XVI° siècle. La critique est particulièrement virulente àVenise, sauf à l'époque de Lépante, l'Espagne est en effet présente à Milan, dans les États du pape etsur les côtes du royaume de Naples).5Avec l'irruption du calvinisme se développe l'idée que l'Espagne est un pays tyrannique, avec commepreuve le fait que les Espagnols ont exterminé les Indiens. Cette idée apparaît dans la presse de Venisepuis de Genève, et un ouvrage de Las Casas parait à Francfort, illustré par des planches. Chaque foisqu'une puissance est hostile à l'Espagne, elle réédite Las Casas.L'épisode de Vallodolid pose également la question du droit d'un peuple à prendre possession desterritoires d'autrui, au nom de la ferveur chrétienne, précepte reflétant une conception médiévale de lareligion qui reste encore d'actualité.La controverse de Valladolid, " le premier procès des Droits de l'Homme " ? A n'en pas douter, car ils'agit bien du droit de l'homme à l'existence, à la reconnaissance de sa condition.EncomiendaUn article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.Aller à : Navigation, rechercherL'encomienda était un système appliqué par les Espagnols lors de la conquête du Nouveau Monde, et appliqué dans tout l'empire colonial espagnol à des fins économiques et d'évangélisation. C'était le regroupement sur un territoire de centaines d'Indiens que l'on obligeait à travailler sans rétribution dans des mines et des champs : il s'agissait d'un « pseudo-servage » [1]. Ils étaient sous les ordres de l’Encomendero, un Espagnol à qui la Couronne d'Espagne avait confié une terre dont il pouvait jouir mais qui ne lui appartenait pas.Les Indiens, dans la mesure du possible, cherchèrent à fuir les mines et les champs car leurs conditions de travail étaient très difficiles et ils subissaient de mauvais traitements. Ceux-ci firent l'objet de critiques au sein même de la population des colons. La Controverse de Valladolid engagée par le dominicain Bartolomé de Las Casas en fournit l'illustration au milieu du XVIe siècle.Dès les premiers temps de la colonisation de Saint-Domingue, les Espagnols transposèrent un système médiéval, l’encomienda (mot qui signifie « commandement »). Des indigènes étaient répartis dans les propriétés d'un colon selon les principes du servage.La recherche de l'or réclamait une importante main d'œuvre pour l'orpaillage. À partir de 1495, le fait d'imposer un tribut en métal précieux aux Arawaks donna une base juridique aux exigences de la colonisation. Les indigènes n'ayant pas d'or durent pratiquer l'orpaillage et l’encomienda apparut comme un moyen de les y contraindre.Les premières répartitions eurent lieu en l'absence de Christophe Colomb, qui en accepta le principe en 1498. La Couronne ratifia l'état de fait en 1503 : les colons imposèrent leur choix ; les premiers bénéficiaires réduisirent les indiens non pas à l'esclavage, sort réservé aux noirs, mais au travail forcé.Le phénomène se généralisa au XVIIe siècle et détourna à son profit une bonne partie de la population qui se consacrait à la polyculture. Les cultures, surtout de manioc, se répartissaient sur de petits champs autour des villages et exigeaient des soins constants. Les Espagnols n'appréciaient pas le manioc et décidèrent donc d'importer d'Europe des produits alimentaires (vin, blé, animaux). De plus, il acclimatèrent sur le sol de Saint-Domingue du bétail, notamment des ovins, qui proliféra et dévasta la polyculture locale. On assista donc à un déclin des cultures vivrières. Une chute brutale de la population des Arawaks s'ensuivit.III) Notre position:Nous pensons avec les 280000 euros le livre ,certes pour un Homme individuellement estimable,mais qui n'a pu empêcher trois désastres:-Le vol des terres et des métaux précieux(185000or,et 16 millions de kilos argent et l'"extermination" de nos Parents Amérindiens.-La déportation et le vol de milliards d'heures de travail de nos Parents Africains.-La non reconnaissance véritable de ces crimes,ce qui perpétue notre marginilisation au sein de cette grande famille humaine et notre dépendance totale vis à vis des descendants de ces bourreaux!Mobilisé la région pour instruire ce dossier sur les dégats commis par l'Europe et exiger des réparations.Normal après 1945 l'Allemagne a bien payer matériellement ses fautes à 'Angleterre l'URSS,les USA ,la FRANCE ...Cela signifie que nous ne devons pas payer une oeuvre qui indirectement légitime un fait qui blesse notre dignité.Par contre avec ces 280000 euros ,on peut aller chercher en Bretagne et en Corse les Ossuaires de nos milliers de Parents CRUFICIEES par le bourreau Napoléon Bonaparte et faire en sorte de collecter tous les NOMS.On peut aussi honnorer les crucifiés des camps NAZIS,oubliés par les décideurs de cette génération et demander des compte à 'Allemagne de MERKEL.Avec ces 280000 euros,commémorer chaque année ces faits héroiques à la Dominique,à Antigue,à Montserrat ces pages glorieusement accomplies par nos Parents entre 1940-1945.Inviter le frère de Tony Bloncourt,Gérald Bloncourt à venir nous parler de sa grande famille.Comment peut-on oublier Samson Cyprien mort en déportation pour que nous puissions aujourd'hui vivre plutôt assez bien que mal?Comment peut-on oublier le POINTOIS GEORGES NAUDAR emprisonné dès 1941 à la prison de Fresne MEMBRE FONDATEUR d'un réseau F2 de renseignement pour le compte des Anglais et des Américains dirigé par des Officiers POLONAIS inventeus de la machine ENIGMA à déchiffrer les codes nazis .GEORGE NAUDAR FUT DEPORTE AVEC 120 de ses camarades à MAUTHAUSEN en AUTRICHE.Il sortit VIVANT DE CET ENFER AVEC SON CAMARADE ITALIEN.La lise serait trop longue,voilà ce qui me semble priotaire à faire avec ces 280000 euros.Redonnez vie à NOUS MEMES!Qui dira ET PEUT OSER DIRE Non à ce beau geste?Acquerrir un exemplairepar photocopie de ce livre est amplement suffisant.Si l'irréparable a été fait ,alors notre Président se mettra à dos les MILLIONS DE TAINOS ET D'AFRICAINS massacrés par ce système capitaliste esclavagiste et bien sur leurs filles et fils d'aujoud'hui!Je crois à la force de ceux qui sont PARTIS,Nous simples mortels ne soyons pas des fossoyeurs de notre Avenir et à celui de nos Enfants en accomplissant des gestes inconsidérés,cet achat en est UN,il HUMILIE ,UN PAYS, UNE REGION, DEUX CONTINENTS!

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