mercredi 19 août 2009

Les dissidents Antillais 02:Un rappel historique à travers les pays qui ont dit Non à Vichy avant Nous!

l va de soi,qu'il y eut avant nous des pays qui ont osé résister collectivement à l'occupant vichyssois.On rappelle lesquels ci-après:Ralliements de l'Empire à la France Libre - 1940Le 18 juin 1940, le général de Gaulle lance de Londres un appel pour engager les Français à le rejoindre en Angleterre afin de poursuivre le combat contre l'Allemagne nazie à laquelle la France a demandé, la veille, l'armistice qui sera signé le 22 juin.Dès l'appel du 18 juin, les premiers volontaires désireux de rallier la France Libre commencent à affluer. Toutefois, la destruction de la flotte française par les Britanniques à Mers el-Kébir (Algérie), de crainte que celle-ci ne tombe aux mains des Allemands, porte un coup sérieux au recrutement et la France Libre ne représente, début juillet 1940, qu'une poignée d'hommes exilés, tributaires du soutien britannique.Si la France métropolitaine est alors sous la botte de l'occupant allemand, elle dispose cependant de vastes territoires outre-mer, notamment en Afrique, qui peuvent donner à la France libre une assise territoriale et servir de bases stratégiques aux Alliés, parmi lesquels celle-ci souhaite trouver sa place. Dans ce contexte, de Gaulle conçoit le ralliement des territoires de l'Empire français à la France Libre comme un enjeu majeur dans l'évolution de la guerre.Les possessions française en Afrique fin 1940. Source : MINDEF/SGA/DMPAI - 1940 - Les combats de la France Libre pour rallier les territoires outre-mer, du Pacifique à l'AfriqueEn 1940, rares sont les territoires d'outre-mer qui rallient spontanément la France Libre.En dépit des élans prometteurs, la plupart des responsables des territoires de l'Empire restent fidèles au gouvernement dit "gouvernement de l'Etat français", dirigé à Vichy par le maréchal Pétain qui s'installe dans une politique de collaboration avec l'occupant nazi.De Gaulle comprend alors la nécessité d'entraîner, par une action extérieure décisive, les territoires de l'Empire aux côtés de la France Libre.Dans le Pacifique, les ralliements viennent de plusieurs territoires :•Les Nouvelles-Hébrides, condominium franco-britannique ;•Tahiti ;•Les Établissements français d'Océanie ;•Les cinq comptoirs des Indes (Pondichéry, Mahé, Karikal, Chandernagor et Yanaon) ;•La Nouvelle-Calédonie.L'intérêt stratégique de ces territoires du Pacifique se révélera lors de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, en 1941.En Afrique, les enjeux revêtent une toute autre importance :Par son potentiel humain et sa situation géographique, l'Afrique peut être la base d'une reconquête de la France et de l'Europe.1. L'Afrique équatoriale française (AEF) rejoint la France LibreDans un premier temps, le général de Gaulle pensait concentrer tous ses efforts sur Dakar et l'Afrique occidentale. Mais le rapide ralliement du Tchad, sous l'influence de Félix Éboué, son gouverneur, et du colonel Marchand, son chef militaire, le fait revenir sur ses premières intentions et porter son action en Afrique équatoriale, d'autant plus que des messages et des télégrammes laissent penser que la France Libre a partout la faveur.Cet élan est toutefois en butte aux pressions du régime de Vichy. Il faut donc faire vite.•Le TchadLe ralliement du Tchad est important car celui-ci bénéficie d'une longue frontière commune avec la Libye italienne et les Forces françaises libres se trouvent ainsi en contact direct avec l'ennemi et proches de leurs alliés britanniques stationnés en Égypte.L'Afrique équatoriale française et leCameroun en décembre 1940.Source : MINDEF/SGA/DMPA•Le CamerounLe général de Gaulle dépêche Leclerc et Boislambert au Cameroun dont ils entraînent le ralliement grâce au soutien de groupes favorables à la France Libre.•Le Moyen-Congo et l'Oubangui-ChariDans une action quasi simultanée, le colonel de Larminat obtient le ralliement du Moyen-Congo malgré la résistance du général Husson, commandant les troupes et gouverneur général, tandis que l'Oubangui-Chari, entraîné par le gouverneur de Saint-Mart, suit.•Le GabonDans un premier temps, le Gabon, fidèle au régime de Vichy, ne peut être enlevé.Dans la forêt de Douala, chars H-39 en route vers le Gabon, octobre 1940. Source : Mémorial Leclerc et de la Libération de Paris / Musée Jean Moulin (Mairie de Paris)Après l'échec de l'opération "Menace" (septembre 1940) pour tenter de rallier l'Afrique occidentale à la France Libre, le général de Gaulle reporte toute son attention vers le Gabon qui, enclavé au sein de l'Afrique équatoriale française, pourrait représenter une menace, ou du moins une gêne, pour les Alliés.Des offensives simultanées sont alors menées contre Libreville et Port-Gentil. Les troupes gaullistes rencontrent une vive résistance et leur progression est lente et difficile.Ce n'est qu'au terme de violents combats que le Gabon est finalement conquis, en novembre 1940.2. L'Afrique occidentale française (AOF) refuse de rallier la France libreAfin de donner une large assise politique, territoriale et financière à la France Libre, de Gaulle souhaite obtenir le ralliement de l'AOF, où l'on n'espère plus une réaction en chaîne après l'échec de la première tentative des Français libres au Gabon.L'Afrique occidentale française en décembre 1940. Source : MINDEF/SGA/DMPA•DakarLe plan d'action retenu est une opération conjuguée franco-britannique sur Dakar.N'ayant pu obtenir par des voies pacifiques le ralliement du gouverneur général Boisson, les gaullistes tentent vainement un débarquement dans la baie de Rufisque.Les Britanniques engagent alors leurs propres forces, mais ne parviennent pas à briser la résistance des forces vichystes.En septembre 1940, l'opération est un échec (voir ci-dessous : L'opération "Menace"). Il faut abandonner l'espoir d'un ralliement complet et rapide de l'Empire.Octobre 1940 - Création du Conseil de défense de l'EmpireEn dépit de l'échec de Dakar, le général de Gaulle se trouve à la tête de territoires à administrer.Alors que se joue encore le sort du Gabon, il crée, de Brazzaville, terre française, le premier organe de gouvernement de la France Libre, le Conseil de défense de l'Empire, dont le rôle est "...[d'exercer], dans tous les domaines, la conduite générale de la guerre en vue de la libération de la patrie et de [traiter] avec les puissances étrangères des questions relatives à la défense des possessions françaises et des intérêts français..."Après la création de ce conseil, la France Libre dispose d'un appareil politique lui assurant un début de représentativité ; puis elle contrôle toute l'AEF, après sa victoire au Gabon.Dès lors, le général de Gaulle peut finaliser son organisation militaire et administrative. Il procède à une redistribution des responsabilités et nomme les nouveaux gouverneurs des territoires ralliés :Félix Éboué et le gouverneur de Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides, Henri Sautot.Source : Collection du musée de l'Ordre de la Libération•Le général de Larminat, haut-commissaire des territoires africains de la France Libre ;•Félix Éboué, gouverneur général de l'Afrique équatoriale, •Pierre-Olivier Lapie, gouverneur du Tchad,•Le lieutenant-colonel Parant, gouverneur du Gabon,•Pierre Cournarie, gouverneur du Cameroun•Le colonel Leclerc, commandant des troupes du Tchad,•Pierre de Saint-Mart reste gouverneur de l'Oubangui-Chari.II - Dossier complémentaire1940 - Les dates-clés des ralliements de l'Empire à la France LibreSeptembre 1940 : à Dakar, l'opération "Menace" est un échecLe général de Gaulle souhaite élargir l'assise politique et territoriale de la France Libre en ralliant l'Afrique occidentale française (AOF) et Dakar, port important qui serait pour les Britanniques un atout majeur dans la bataille de l'Atlantique.Les Alliés décident donc conjointement de monter l'opération "Menace".Le 31 août 1940, la force "M" appareille de Liverpool pour rejoindre Dakar.Commandée par l'amiral sir John Cunningham, la force "M" se compose ainsi :•pour les Britanniques Près de 4 500 hommes ;Deux cuirassés : le Resolution et le Barham ; Un porte-avions : Ark Royal ; Quatre croiseurs et dix destroyers.•pour les Français libres : 2 400 hommes embarqués sur deux paquebots hollandais :le Westernland et le Pennland ; Trois avisos : le Savorgnan-de-Brazza, le Commandant-Dominéet le Commandant-Duboc.Dans le même temps, le régime de Vichy veut confirmer son autorité sur le Gabon et reconquérir les territoires d'Afrique équatoriale française (AEF).Le 9 septembre 1940, le gouvernement de Vichy fait appareiller de Toulon les trois croiseurs légers de la force "Y", placée sous les ordres du contre-amiral Bourragué. Profitant d'hésitations britanniques, celui-ci réussit à franchir le détroit de Gibraltar mais, peu avant Libreville, rencontre deux croiseurs britanniques et préfère rallier Dakar, venant ainsi renforcer la défense du port.Avant d'engager une épreuve de force, le général de Gaulle envoie trois délégations, dont une dirigée par le capitaine de frégate Thierry d'Argenlieu, pour obtenir le ralliement de la ville sans effusion de sang. Ces démarches échouent : les émissaires sont repoussés par les armes, Thierry d'Argenlieu est blessé. Le combat s'engage immédiatement.Le 23 septembre 1940, les Français libres de la force "M" arrivent à Dakar. Dans l'après-midi, ils tentent vainement de débarquer sur la plage de Rufisque.Le lendemain, les Britanniques essaient à leur tour d'enlever Dakar, sans plus de succès...Le 25 septembre, après une dernière tentative au cours de laquelle le cuirassé Resolution est gravement endommagé, l'amiral Cunningham ordonne le repli. L'opération est un échec total.Octobre / Novembre 1940 : le ralliement du GabonEnclavé au sein de l'Afrique équatoriale française, le Gabon peut représenter un danger pour les Alliés. Il convient donc de le rallier avant que des renforts ne parviennent au général Têtu, envoyé sur place par le régime de Vichy. Pour assurer la sécurité du territoire, celui-ci dispose déjà de quelques compagnies de tirailleurs, de bombardiers Glenn Martin et de bâtiments de guerre dont l'aviso Bougainville et le sous-marin Poncelet.Le 27 octobre 1940, l'opération débute : deux colonnes, Parant et Dio, venues du Moyen-Congo et du Cameroun, composées notamment de tirailleurs et disposant de chars H-39 ramenés de Norvège et débarqués à Douala, marchent vers Libreville et Port-Gentil.Le 5 novembre 1940, Lambaréné tombe, mais la progression des deux colonnes en forêt vierge est lente et difficile. Pressé d'en finir, Leclerc organise un débarquement.Dans la nuit du 8 au 9 novembre 1940, les légionnaires venus de Casamance, ralliés à la France Libre en juillet 1940, débarquent dans la mangrove aux environs de Libreville. Appuyés par quelques avions Lysander, ils enlèvent l'aéroport puis la ville. Dans le même temps, au large, le Savorgnan-de-Brazza, commandé par Thierry d'Argenlieu, neutralise le Bougainville. Port-Gentil baisse les armes dans les jours qui suivent.Georges Thierry d'Argenlieu (1889 -1964)Né à Brest en 1889, Georges Thierry d'Argenlieu sort de l'école navale en 1908 et sert d'abord au Maroc puis, durant la guerre 1914-1918, en Méditerranée, avant d'intégrer l'ordre du Carmel en 1920.Seconde Guerre mondiale (1939-1945)1939 - Réserviste, Thierry d'Argenlieu est mobilisé et affecté à l'état-major de Cherbourg avant d'être promu capitaine de corvette.1940 - Fait prisonnier le 19 juin, il s'évade le 22 pour rejoindre le général de Gaulle qui le nomme chef d'état-major des Forces navales françaises libres. Au cours de l'automne, le capitaine de frégate Thierry d'Argenlieu participe aux opérations de ralliement en Afrique.1941 / 1942 - Rappelé à Londres, il est nommé, en juillet 1941, haut-commissaire de France pour le Pacifique. Il procède notamment, en 1942, au ralliement de Wallis et Futuna.1943 - Il participe à la conférence de Casablanca (14 - 24 janvier 1943), puis est nommé, le 19 juillet, commandant des Forces navales en Grande-Bretagne.1944 - Le 14 juin, à bord de la Combattante, il conduit le général de Gaulle en France et l'accompagne jusqu'à Paris où ils entrent le 25 août. En décembre, il est nommé vice-amiral.Après la Seconde Guerre mondialeJusqu'en 1947, Thierry d'Argenlieu se voit confier de très hautes fonctions dont celle, entre août 1945 et mars 1947, de haut-commissaire de France et commandant en chef pour l'Indochine, avant de rejoindre l'ordre du Carmel où l'amiral sera alors le révérend père Louis de la Trinité.DECORATIONS (liste non exhaustive),•Grand-Croix de la Légion d'honneur,•Compagnon de la Libération•Titulaire de la Médaille militaire, de la Croix de guerre 1939-1945 avec trois palmes, de la Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieures avec palme et de la Médaille de la résistance avec rosette.Le régime de Vichy riposte par l'imageLa possession de territoires outre-mer est aussi importante pour l'État français que pour la France Libre et c'est sur l'Empire que se focalise le conflit de légitimité Pétain-de Gaulle.Avec l'Empire, le gouvernement de Vichy entend à la fois préserver l'intégrité nationale, conserver une certaine marge de manœuvre à l'égard de l'Allemagne et disposer d'un moyen de négociation, notamment en ce qui concerne l'assouplissement de la ligne de démarcation ou l'amélioration des conditions économiques imposées aux Français.Jusqu'en 1942, les Allemands se servent de l'Empire comme moyen de pression sur le régime de Vichy, de plus en plus préoccupé durant toute la guerre par la reconquête des territoires ralliés à la France Libre, alors même qu'il perd progressivement, outre-mer, son emprise sur l'Empire.Tout en résistant aux tentatives de ralliement de la France Libre, le régime de Vichy mène donc une importante campagne de propagande contre les Alliés.Les actualités cinématographiques exaltent sans cesse la solidarité des territoires d'outre-mer à l'égard de la métropole, tandis que dessins satiriques et affiches tendent à ridiculiser le premier ministre britannique et le chef des Français libres afin de minimiser leur importance et de leur retirer toute crédibilité.Affiche éditée par la Ligue française anti-britannique raillant l'échec franco-britannique devant Dakar, 1940. Source : Musée de la Résistance Nationale - ChampignyLe général de Gaulle est ainsi représenté comme une marionnette entre les mains de Churchill qui n'apparaît lui-même que comme un instrument des "Juifs capitalistes". Les sentiments anti-britanniques sont exacerbés : on ne saurait rien attendre de bon de l'Angleterre,"perfide Albion" (voyez Mers el-Kébir) et ennemi héréditaire de la France qui se sert des anti-Français prétendument libres pour évincer sa traditionnelle rivale.Les revers des Alliés et de la France Libre sont systématiquement exploités et l'image du général de Gaulle rabaissée afin de démontrer la faiblesse et l'isolement de la France Libre.Source : Collection "Mémoire et citoyennet

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