jeudi 20 août 2009

Les trois camps en France où nos indigènes résistants déportés vècurent l'horreur:Compiègne

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Les trois camps en France où nos indigènes résistants déportés vècurent l'horreur:Compiègne(02)
Publié par RINALDO MAURICE le 21 Juillet 2009 à 10 18
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Modifier les articlesLe camp de Compiègne-Royallieu 1/3Le camp de Compiègne-Royallieu est, après Drancy, le deuxième camp d’internement de Francesous l’Occupation. Il reçut près de 54 000 personnes : Résistants, Juifs, droit commun.Royallieu est un camp de transit, c’est-à-dire une étape entre la prison d’où l’on vientet le camp où l’on va. Enfin, Royallieu est le premier centre de déportation des prisonniers politiques.Vue d'ensemble du camp de Compiègne-Royallieu(coll. Musée de la Résistance nationale - Champigny -94)Les origines :Mai-juin 1940 : Royallieu est un hôpital militaireUne fois encore la guerre frappe la ville de Compiègne, bombardée par les allemands les 17 et 18 mai 1940.A Royallieu, faubourg situé au sud de Compiègne, l’ancienne caserne construite au début du XXème. siècle a retrouvé, depuis octobre 1939, le rôle qu’elle a déjà connu au cours de la Première Guerre mondiale, celui d’hôpital militaire.Entre 1939 et 1940, Royallieu abrite un hôpital que des croix rougesur fond blanc signalent aux aviateurs allemands. oll. photo Hutin)Le 9 juin 1940 : les troupes allemandes entrent dans Compiègne.Le 22 juin 1940. A quelques kilomètres de là, c’est la signature de l’armistice dans la forêt de Compiègne,à Rethondes.Hitler choisit Rethondes pour laver l’humiliation de 1918 et prendre ainsi la revanche du IIIème Reich. Il reçoit, symboliquement, la délégation des généraux français dans le fameux wagon du maréchal Foch. Un armistice aux clauses militaires, économiques et politiques draconiennes est accepté par Pétain et l’Armée française. De Londres, de Gaulle s’insurge contre cette humiliation : (…) « La France livrée, la France pillée, la France asservie ».Fin juin 1940, L’armée allemande réquisitionne les casernes de Royallieu :La convention d’armistice coupe la France en deux. Occupant la zone nord, l’armée allemande réquisitionne une partie des bâtiments de Royallieu pour son casernement. Les bâtiments restants servent à loger les réfugiés civils, belges et français qui avaient fui devant l’avance allemande.Septembre 1940 : Royallieu devient le « Fronstalag 170 KN 654 » :Royallieu est fermé aux civils et entouré de barbelés : il devient un camp de prisonniers militaires,sous l’appellation de « le Frontstalag 170 KN 654 ». Six mille prisonniers de guerre, des soldats français et britanniques y sont détenus depuis juin 1940.22 juin 1941 : Royallieu devient un camp d’internement et de transit :Début de l’opération Barbarossa : l’Allemagne déclenche son offensive armée contre l’Union soviétique. A cette date, les nazis ont un besoin croissant de main d’œuvre pour faire tourner leur machine de guerre. Dès lors, sous la nouvelle appellation de« Frontstalag 122 », Royallieu devient un camp d’internement et de transit pour les prisonniers politiques et les personnes tombant sous le coup des lois dites « raciales ».A Royallieu, les détenus sont internés peu de temps. Ce n’est qu’une étape de leurs douloureux voyages.Les prisonniers restent, en moyenne, un mois dans le camp.Compiègne-Royallieu est l’antichambre de la déportation.Après l’internement à Royallieu, la majorité des prisonniers sont transférés dans des camps de concentration ou dans des camps d’extermination situés en Allemagne ou dans les pays annexés par le IIIème Reich en Europe centrale.Arrivés dans ces camps, les déportés sont alors contraints au travail forcé jusqu’à épuisement ou bien, sont exterminés dès leur arrivée.Un camp géré par les autorités allemandes :Compiègne-Royallieu est le seul camp en France qui dépende exclusivement, durant toute sa période d’activité(Juin 1941 – Août 1944), de l’administration allemande, « le Sicherheitsdienst » (S.D.): le service de sûreté NaziLes internés :Le monument du souvenir des victimes du camp de Royallieu. Avenue des Martyrs de la Liberté, Compiègne.Oeuvre du sculpteur Georges Muguet.(coll. ONAC 78 et 60)Le nombre de prisonniers :De 1941 à 1944, on estime à 54 000 le nombre d’internés qui ont transité par Royallieu.L’effectif du camp varia de 1 200 à 3 000 prisonniers.50 000 détenus ont été déportés en Allemagne ou en Europe centrale.D’où viennent les prisonniers ?De 1941 à 1944, le camp de Royalieu reçoit des prisonniers venus de toute la France, de toutes les prisons, de tous les camps d’internement français.La plupart des prisonniers ont été transférés à Compiègne–Royallieu après une première incarcération dans un centre de détention situé près de leurs lieux d’arrestation. Cela peut être, par exemple, la prison de Montluc pour un résistant lyonnais, « Saint-Pierre » pour un marseillais, « La Santé » ou « Fresnes » pour ceux de la région parisienne. Royallieu est, bien souvent, l’ultime étape française avant la déportation.Les nationalités représentées dans le camp de Royallieu :Les Français sont majoritaires mais de nombreuses nationalités sont représentées dans le camp :Les ressortissants des puissances ennemies de l’Allemagne nazie qui résident en France sont arrêtés et certains d’entre eux sont internés à Royallieu :- Les ressortissants Russes : Il sont massivement arrêtés par les Allemands à partir de juin 1941.« Russes blancs ou Russes rouges » sont internés ensemble dans un secteur spécifique du camp.- Les ressortissants Anglo-Saxons (Britanniques et Américains) résidant en France sont internés dans des baraquements qui leur sont réservés. Les conditions d’internement sont, pour eux, beaucoup plus clémentes. Rapidement, les prisonniers civils britanniques sont libérés du fait des assurances données par les Anglais sur le sort des ressortissants allemands résidant en Grande-Bretagne. Pour la plupart des Américains détenus à Royallieu, l’internement n’était qu’une courte étape avant le rapatriement aux Etats-Unis via Lisbonne.- On trouve également à Royallieu des Italiens antifascistes et des Républicains espagnols et aussi des Belges,des Hollandais.- Des peuples des colonies : Nord-africains, « Sénégalais » (AOF), Asiatiques, promis comme main d’œuvre à l’organisation Todt.Au total, une vingtaine de nationalités composent le camp.Toutes les catégories sociales sont présentes dans le camp :On trouve aussi bien des ouvriers que des patrons, des petits que des hauts fonctionnaires, des professions libérales, des étudiants, des personnalités politiques, des artistes…Le Triangle rougeest une petit bout de tissu accroché à la veste des prisonniers politiques et résistants dans les camps nazis. La lettre identifie le pays d'origine du détenu. Ici, la France.Le camp de Compiègne-Royallieu est le premier centre de déportation des prisonniers politiques et résistants de France.En France, les deux tiers des résistants et opposants politiques arrêtés furent internés au camp de Compiègne-Royallieu :- Les prisonniers politiques représentent environ 70% des détenus du camp.- Les internés dits « raciaux » c’est-à-dire les Juifs, représentent 12% de la population détenue.Les Juifs sont internés à Compiègne en 1941. Puis, à partir de 1942,le principal camp de transit des internés juifs est Drancy en région parisienne.- « Les droit commun » représentent 8% des internés.- Enfin, il y a 8 à 9% d’otages pris dans des rafles organisées par les nazis en représailles des actions menées par la Résistance.Dès juin 1941, date de l’attaque allemande en URSS, les nazis arrêtent systématiquement les membresdu Parti communiste français, anciens élus, sympathisants, résistants, syndicalistes.Les prisonniers communistes vont marquer la vie du camp à tel point que la partie réservée aux prisonniers politiques sera surnommée « le camp des communistes ».Le camp de Compiègne-Royallieu est aussi une réserve d’otages :La répression contre la Résistance se traduit par la déportation vers les camps de l’Est des prisonniers politiques mais aussi par des exécutions, en France, d’otages, à titre de représailles. Les détenus du camp de Compiègne-Royallieu sont alors utilisés comme « réserve d’otages ». Certains d’entre eux sont fusillés en forêt de Compiègne, d’autres dans des fermes isolées ou dans la campagne environnante. Ainsi, sur les hauteurs de la commune de la Carlepont, « la Butte des Zouaves », sites historique de la Grande guerre, est le lieu d’exécution par les nazis de trois internés du camp de Royallieu, le 7 mars 1942. Il s’agit de trois militants communistes dont deux occupaient avant 1940 des fonctions importantes : Corentin Cariou, ex-conseiller municipal du XIXème. arrondissement de Paris, Pierre Rigaud, secrétaire de Maurice Thorez, Jean-Baptiste Rechaussière, militant actif du Parti à la Régie des transports parisiens. Ils ont été passés par les armes à la suite d’un attentat perpétré par la Résistance contre un soldat allemand, le 1er mars 1942, rue de Tanger dans le XIXème arrondissement de Paris. D’autres exécutions d’otages, le plus souvent venant du milieu communiste ou juif suivront.Une stèle érigée récemment dans le carré militaire du cimetière de Carlepont perpétue, entre autres,le souvenir de ces trois détenus de Royallieu fusillés par les nazis.M. Corentin Cariou.La stèle des fusillés du carré militaire du cimetière de Carlepont. ( dépt. 60)(coll. M. Hook / site Mémorial Gen Web)Station de métro Corentin Cariou (ligne 7) qui donne sur l'avenue Corentin Cariou dans le 19ème arrondissement de Paris dont il fut l'élu et non loin de l'usine où il a travaillé. (coll. onac 78)Plaques en hommage aux combattants, résistants et déportés du XIXème arrondissement de Paris et des anciens abattoirs de la Villette.Plaque en hommage à M. Corentin Cariou.Avenue Corentin Cariou près de la Cité des Sciences et de l'Industrie de la Villette. Paris 19ème arr. (coll. ONAC 78)Lire la suite »Le camp de Compiègne-Royallieu 2/3Les baraques du camp. (Coll. annales historiques compiègnoises)Les infrastructures du camp :Le camp forme un quadrilatère de 400 mètres de côté. Les nazis ont utilisé l’architecture militaireet les bâtiments existants en les renforçant : un mur est construit le long du chemin de Saint-Germainau Bac de Jaux et une palissade en bois de trois mètres de haut est érigée du côté des rues de Paris et du Mouton.L’enceinte :A l’extérieur des chicanes barrent les routes d’accès au camp. A l’intérieur de l’enceinte, un triple réseau de fil de fer barbelé, monté sur des chevaux de frise, est disposé le long de la clôture sur 6 à 8 mètres de profondeur et 2,5 mètres de haut créant ainsi un « no man’s land ». Des miradors équipés de projecteurs permettent la surveillance du camp la nuit. Des pancartes précisent :« Danger. Si vous approchez des barbelés, la sentinelle fera feu. »Clôture, mirador et barbelés du camp(coll. photo Antoine Magnier)Le camp de Compiègne- Royallieu. ( Coll. Annales historiques compiègnoises)Les baraquements :Monsieur Jean Hoen, ancien détenu, décrit l’intérieur du camp :« Le camp se compose d’une suite de bâtiments blancs couverts de tuiles, bas et longs, à un étage,alignés systématiquement autour d’un terrain nu (…) »Sur un espace de 15 hectares, 24 baraques de 60 mètres de long et 15 mètres de large s’alignent selon un plan en « U » autour d’une vaste esplanade centrale qui sert de lieu de rassemblement et d’appel. Cette disposition permet la division en secteurs affectés aux différentes catégories de détenus.Plan du camp de Royallieu. (Doc. André Poirmeur)Les trois secteurs du camp :Les baraquements sont disposés en trois secteurs cloisonnés entre eux par des palissades et des fils de fer barbelés :- Le camp A :Il rassemble l’essentiel des prisonniers français. Ce sont, soit des « politiques », selon la dénomination utilisée par les nazis, c’est-à-dire des prisonniers communistes, soit des « résistants », ce qui désigne alors des résistants non communistes. A partir de 1943, on trouve aussi dans cette partie du camp les réfractaires au STO.« Le camp A » est la partie la plus importante et la plus stable du camp. Elle occupe une douzaine de bâtiments.- Le camp B :Il est réservé aux détenus Anglo-Saxons (Anglais, Américains…) et à certains services allemands :tri des internés à leur arrivée, bureaux de l’habillement, de la censure…- Le camp C:Il est occupé- par les ressortissants Russes.- Les internés français « spéciaux » (détenus dits « d’honneur »).- Les femmes.- Les prisonniers réputés « difficiles » (mutins).- et par les Juifs entre décembre 1941 et juillet 1942.« Les détenus d’honneur ». Ce sont des hauts-fonctionnaires ou des officiers supérieurs.Ils bénéficient des conditions d’internement les plus douces.Les femmes prisonnières étaient isolées dans une partie du camp sans aucune possibilité de contact avec les détenus masculins.Les prisonniers Juifs étaient eux aussi tenus à l’écart. Ils subissaient les conditions d’internement les plus dures. Le « secteur juif » était séparé du reste du camp par une double palissade qui les privaient de tout contact avec les autres détenus. M. Jean-Jaques Bernard, dramaturge, détenu dans la partie juive du camp et rescapé de cette terrible captivité, évoque les différences de traitement entre les Juifs et les autres : (…) « Les communistes, les Russes, les Américains (…) étaient à peu près nourris. Ils recevaient aussi des lettres, nourriture morale qui ne nous fut pas permise (…) Nous commencions à nous rendre compte de la sorte de persécution qui nous était réservée (…) On nous séparait du reste du monde (…) de plus en plus (…) nous n’avions droit à aucune lettre, aucun paquet, aucun colis de la Croix Rouge (…) Oui nous commencions à comprendre. Pour nous, c’était le camp de la mort lente ». (Extrait du livre « Le camp de la mort lente ». Rééd. Le Manuscrit, 2006)L’administration du camp :Les geôliers du camp de Royallieu. (photo Marmet)Les responsables allemands :Les principales décisions sont prises par M. Dannecker, responsable de la section anti-juive à Paris, et parM. Lischkha, dirigeant du S.D. à Saint-Quentin.Le capitaine Illers, commandant du camp, est le relais du S.D. à Royallieu. Il reçoit également ses ordres de la Gestapo. Ses troupes assurent le fonctionnement du camp. S’y ajoutent des gardiens SS chargés de la surveillance. Certains ont marqué les internés par leur brutalité et leur sadisme.Ainsi, le SS Jaeger, surnommé « l’homme aux chiens », surveille le camp la nuit et fait régner la terreur en lançant son berger allemand « Klodo » et son bull-dog « Prado » à la poursuite de détenus, qu’il contraint à des courses épuisantes à travers le camp.Les détenus :Les Allemands se déchargent des tâches matérielles sur certains détenus, dans un système d’auto-administration plus ou moins efficace selon la cohésion du groupe et son organisation.A la tête des internés se trouve le doyen du camp, qui prend ses ordres tous les matins auprès des gardiens allemands. Il est assisté d’un adjoint, d’un chef de police et de son équipe, chargés du maintien de l’ordre.Chaque chef de bâtiment reçoit les instructions du doyen, auquel il présente tous les matins la liste des malades présents à l’infirmerie et de ceux qui souhaitent consulter un médecin. Le chef de bâtiment est assisté d’un sous-chef et d’un adjoint auxquels incombent les tâches administratives et la distribution des vivres. Ces détenus logent dans des chambres particulières au sein de chaque bâtiment. Tous les prisonniers qui exercent une responsabilité portent des galons. Les autres internés préposés aux tâches matérielles du camp (cuisiniers, infirmiers), portent un brassard.Les détenus de droit commun s’imposent dans ce système d’encadrement et font preuve d’une grande brutalité, espérant ainsi bénéficier de la clémence des Allemands. Cette organisation a pour objectif de briser tout esprit de solidarité entre internés, ce qui entraîne une lutte acharnée pour s’emparer de ces postes-clés.La vie au camp :Il n’est pas possible de comparer les conditions d’internement du camp de Royallieu avec celles des camps d’extermination ou de concentration. Il n’en demeure pas moins que la pénurie de nourriture l’absence de soins, le choc psychologique provoqué par l’internement, ont conduit certains prisonniers à la maladie ou à la mort.L’arrivée :Chaque jour de nouveaux prisonniers viennent grossir les rangs des internés du camp. Pour éviter les manifestations hostiles de la population, les Allemands acheminent les détenus au camp la nuit ou très tôt dans la matinée. Après un parcours à pied depuis la gare de Compiègne, ils sont dirigés vers les bâtiments et subissent une fouille systématique.Les Allemands confisquent l’argent, les bijoux et tout ce qui peut servir à écrire. En effet, le règlement interdit toute correspondance pendant les deux mois qui suivent l’arrivée à Royallieu.Les détenus passent une visite médicale devant un médecin allemand. Ils reçoivent ensuite une plaque en zinc gravée d’un numéro de matricule.Vers la fin de la guerre, le métal, devenu rare, est réservé à la fabrication d’armes ou de munitions. Les Allemands décident alors de remplacer les plaques d’identification en zinc par des marques en carton.Plaque matricule en zinc (en haut en noir) d'un interné de Royallieuet carton P.H.L. "Polizeihaftlager", camp de détention de la Police.Le "C" désigne Compiègne.Robert Tremon est un ancien interné de Royallieu, arrêté pour « reconstitution d’association interdite » : il faisait partie du FUJP (Front Uni de la Jeunesse Patriotique), mouvement rattaché à la Résistance dans la zone Sud. Il raconte son arrivée au camp :(…) « A gauche la campagne, à droite une haute clôture de fils de fer barbelés électrifiés, derrière, des hommes curieusement habillés, des bâtiments et des baraques en bois (…) Il y a un appel nominatif qui dure longtemps. Ensuite, on nous coupe les cheveux à la tondeuse, puis nous devons donner tout ce que nous avons : montre, bague, portefeuille, qui sont mis dans un sachet. On nous passe au cou une cordelette avec une plaque portant un numéro « 34021 » qui sera désormais mon seul signe distinctif.Les conditions matérielles :Les structures d’internement s’avèrent rapidement insuffisantes pour faire face à l’accroissement continu du nombre de détenus. L’entassement dans les chambrées et le sous-équipement sanitaire favorisent la prolifération des parasites et des maladies.L’infirmerie :L’infirmerie du camp laisse présager une mort à brève échéance plutôt qu’une guérison. Les malades y accèdent souvent dans un état critique avant d’être évacués vers l’hôpital de Compiègne pour y mourir.Un rapport du commissaire de Police de Compiègne qui donne un aperçu des conditions de vie des internés de Royallieu. (Doc. AD 60)L’alimentation :La pénurie alimentaire s’ajoute à la promiscuité. Les rations quotidiennes sont insuffisantes et ne fournissent pas l’apport calorique nécessaire à l’organisme. Certains internés bénéficient des colis de la Croix Rouge, mais les stigmates de la faim apparaissent malgré tout, particulièrement chez les Juifs qui sont soumis à un régime plus sévère que les autres détenus.Une journée à Royallieu :L’organisation de la vie à l’intérieur du camp est entièrement laissée à l’initiative des internés. Il n’ont affaire aux soldats de la Wehrmacht que pour les formalités d’entrée et les appels journaliers.Le travail se résume à des corvées de nettoyage ou de soupe.En 1943, la vie change quelque peu, comme le souligne Gérard Bouaziz dans « La France torturée » (Ed. FNDIRP,1979) : (…) « Nul doute, une orientation nouvelle a conduit le commandant SS de Royallieu à modifier le rôle du camp. La machine de guerre allemande a sans cesse besoin d’accroître sa production. Il faut alimenter en main d’œuvre les camps de concentration du Reich ou l’on pratique « l’extermination par le travail ». Désormais, ce n’est plus la répression qui est le but essentiel, elle devient un moyen de recrutement ».S’adapter, s’occuper :Pour la majorité des internés, il faut résister à l’avilissement lié à la détention. Pour cela, certains détenus se groupent pour organiser des activités culturelles ou sportives. Les compétences individuelles sont mobilisées pour dispenser des cours ou des conférences, apprendre le jardinage, les jeux de société, et organiser des matchs de football ou de basket en fonction des aptitudes physiques et surtout de la quantité de nourriture.S’évader :Entrée du tunnel ayant servi à l'évasion du 22 juin 1942.(Coll. Annales historiques compiègnoises)Reconstitution à la Libération de l'évasion de 19 détenus de Royallieu en juin 1942(photo : MRN -Champigny-94)S’évader :L’obsédant espoir des prisonniers est de s’évader avant leur déportation. Nombreux furent ceux qui essayèrent, peu d’entre eux y sont parvenus. On a recensé environ 120 tentatives. L’évasion la plus connue s'est produite le 22 juin 1942. Ce jour-là, 19 résistants ont pu fuir par un tunnel de plus de 40 mètres de long creusé durant trois mois, sous les murs d’enceinte. A l’extérieur, des Résistants FTP les attendaient. Onze d’entre eux ne seront jamais repris. L’évasion fait grand bruit dans le camp et à l’extérieur. Le général Von Stulpnagel, coordonnateur de l’Armée allemande en France, vient enquêter et annonce des mesures de représailles.Liste des "évadés" de Royallieu, en fait des prisonniers fusillés en forêt de Compiègne. (Coll. Maignon)Les exécutions :Combien de détenus sont morts de faim, de maladie, ou victimes de leurs geôliers ? On estime à 2300 le nombre de prisonniers fusillés, disparus ou massacrés. Il semble que les exécutions aient commencé à partir de décembre 1941. Les prisonniers ont été fusillés dans deux lieux principaux : la forêt de Compiègne et le Mont Valérien à Suresnes, où 93 détenus de Royallieu sont exécutés dans la seule journée du 11 août 1944.« RetourLire la suite »ONAC Service départemental de l'Oise6, rue du Franc-MarchéBP 5073960007 BEAUVAIS CedexTél. 03 44 45 80 34Courriel : mem.sd60@onacvg.frLe camp de Compiègne-Royallieu 3/3L'enceinte de barbelés et un mirador(coll. Annales Historiques Compiègnoises)Une baraque du camp avant sa destruction. Juillet 2005.Antoine Magnier)Les convois vers les campsCombien de déportés ?Sur les 54 000 personnes détenues à Compiègne-Royallieu, environ 50 000 ont été déportées vers les camps nazis. Cinquante-quatre convois sont partis de Compiègne entre mars 1942 et août 1944. Les convois déportant en moyenne un millier de personnes à chaque fois. Ces convois sont de plus en plus nombreux au fil des années : 5 en 1942, 22 en 1943, 27 en 1944.Vers quels camps ?Les prisonniers du camp de Compiègne-Royallieu sont transférés dans des camps de concentration allemands ou dans des camps d’extermination situés dans les territoires annexés d’Europe centrale (Pologne). La majorité des détenus de Compiègne sont partis pour les camps de Buchenwald et de Mauthausen (Allemagne). Mais il y avait d’autres destinations. Les femmes ont été déportées vers le camp de Ravensbrück (Allemagne). Les premiers convois de Juifs sont partis de Compiègne en 1941 vers Auschwitz-Birkenau (Pologne).Comment les convois sont organisés ?Le camp de Compiègne-Royallieu dépend directement de l’autorité allemande. C’est le seul camp de transit dans ce cas en France. Les autorités françaises et en particulier la Préfecture de l’Oise n’a aucun pouvoir sur le fonctionnement du camp ni sur les convois qui en partent.Sur l’ordre des hauts responsables nazis, le commandant du camp, le capitaine Illers établit une liste de déportés en quatre exemplaires, sans mentionner le nom ou la localisation du camp d’arrivée. Les copies sont adressées aux responsables nazis de Paris et de Berlin, ainsi qu’au commandant du camp concerné.En application de l’article 13 de la convention d’armistice qui met les chemins de fer à la disposition de la Wehrmacht, des trains sont réquisitionnés auprès de la SNCF quelques jours avant le départ. Ils sont composés de wagons destinés au transport des marchandises. Les volets d’aération sont obturés par du fil de fer barbelé. Un wagon plat équipé d’une mitrailleuse est attelé à chaque convoi pour prévenir les tentatives d’évasion.La traversée de Compiègne: du camp de Royallieu jusqu’à la gare de CompiègneLes Allemands contraignent les internés à traverser la ville de Compiègne à pied pour les emmener à la gare.En rang par cinq, les « partants » quittent le camp. Ils sont encadrés par des Feldgendarmes et des militaires allemands, fréquemment accompagnés de gendarmes français du département de la Seine (aujourd’hui la Seine-Saint-Denis).Extrait d'un rapport du commissaire de police de Compiègne. (Archives départementales de l'Oise)L’enfer de ce voyage :Les trois ou quatre jours et autant de nuits que durait en général le voyage restent parmi les souvenirs les plus poignants des survivants. Les déportés étaient entassés dans des wagons à 80 ou 100, sans eau ni vivres suffisantes, souillés par leurs propres excréments. A chaque convoi, de nombreux déportés mouraient.Quelques convois parmi ceux qui rythmèrent la vie du camp :Le 6 juillet 1942 : « le convoi des 45 000 »1 175 personnes, en majorité des militants ou sympathisants communistes et des syndicalistes sont déportées à Auschwitz-Birkenau, près de mille périront là-bas. C’est l’un des trois seuls convois de la déportation de répression (Résistants) qui, venus de France , partant du camp de Compiègne, ont été dirigés vers Auschwitz-Birkenau. Ils seront les premiers déportés résistants à avoir été tatoués. Comme ils portaient un numéro supérieur à 45 000, ce transport sera surnommé« le convoi des 45 000 ».Le quai des déportés de la gare de Compiègne autrefois.(photo Hutin)Le 22 janvier 1944 :2 000 hommes sont envoyés à Buchenwald dans le cadre de l’opération Meerschaum (« écume des mers ») destinée à démanteler la résistance Française par des interventions militaires.En outre, à partir de janvier 1944, les nazis commencent à déporter les malades, les vieux et les infirmes. A l’objectif de « recrutement de main d’œuvre » s’en ajoute désormais un autre : faire de la place dans les prisons et les camps en France, les vider avant l’arrivée des troupes alliées. La rotation des effectifs s’accroît. Les convois de déportés quittant la gare de Compiègne pour les camps nazis se multiplient. (On compte 27 convois entre janvier et fin août 1944).Les responsables nazis souhaitent vider les camps d’internement en France et déportent des centaines de milliers de détenus pour les utiliser comme travailleurs esclaves dans les usines d’armement.Le quai des déportés de la gare de Compiègne aujourd'hui.(Coll. onac 78 et 60)Le 2 juillet 1944 :Un convoi part pour Dachau avec 2 166 déportés. 536 d’entre eux trouveront la mort dans les wagons au cours des4 jours du trajet. Monsieur Roger Bellot a fait partie de ce convoi à la mortalité effrayante, que l’on surnomma « le train de la mort ». Il témoigne des conditions inhumaines du voyage : « Ce jour-là, la chaleur était déjà très forte dans la matinée. Nous avons attendu le train de 6 heures à 12 heures en gare de Margny-lès-Compiègne. Nous avons été entassés par les Allemands avec force coups dans un convoi composé d’un wagon aux parois métalliques attelé à des wagons de transport en bois. Le wagon en métal était un véritable four. A notre arrivée à Reims à 21h00, le chef de gare a refusé d’accueillir le convoi à cause de l’odeur dégagée par les cadavres en décomposition dans les wagons ».Le 17 août 1944 : le dernier convoi arrivantà destination :Prévu pour le 14 août, ce train est bloqué par l’action de deux résistants de Vieux-Moulin, près de Compiègne, qui font sauter la locomotive. Les détenus sont transférés par camion dans un autre train stationné en forêt de Compiègne (carrefour Bellicart) car les ponts et les voies de chemin de fer sont détruits par l’aviation alliée. Malgré cela, le convoi part le 17 août à destination de Buchenwald.Le quai des déportés de la gare de Compiègne aujourd'hui.(Coll. onac 78 et 60)Jacques Vigny et Pierre Bur faisaient partie de ce convoi. Ce dernier décrit les conditions inhumaines du voyage :« Une chaleur étouffante tombe sur Compiègne. Au camp d’internement de Royallieu, 1250 hommes (…) sont rassemblés sur la place d’appel. (…) Ils sont embarqués dans des camions. Un convoi se forme et s’ébranle en direction du carrefour Bellicart où l’attend un train de wagons à bestiaux. Des wagons prévus pour huit chevaux, 40 hommes !il n’y aura pas de chevaux, et les hommes ne seront pas quarante par wagon mais bien 80, 100, 110, voire 120 entassés comme des bestiaux. (…)Voilà quatre longs jours que nous étouffons dans nos cages, quatre longs jours que nous vivons des scènes plus atroces les unes que les autres, que nous pataugeons dans nos excréments qui se mêlent au « maltofruit » de la Croix Rouge, que nous côtoyons des cadavres et des fous… Mais le sommes nous pas tous plus ou moins ? » (texte extrait de « Un pas, encore un pas…pour survivre », Ed. Amicale des Anciens Déportés de Neu-Stassfurt)Wagon utilisé pour le transport des détenus.(coll. Fondation pour la Mémoire de la Déportation)L’ultime convoi : le 25 août 1944 !Le 25 août 1944, les nazis font partir un dernier convoi du camp de Compiègne-Royallieu. Le 26 août, il est définitivement stoppé par l’action de la résistance et des cheminots, qui le détournent sur la voie de Péronne/Montdidier, en direction des troupes anglaises stationnées dans le secteur de Roye (Somme). Les gardiens allemands fuient. Des soldats britanniques, aidés par les habitants du voisinage, forcent les portes des wagons et libèrent les survivants.Personnes célèbres internées et déportées de Royallieu :Robert Desnos (1900-1945) :Le poète Robert Desnos appartient au réseau de résistance « Agir ». Son rôle consiste à fournir des informations à la presse clandestine et à fabriquer des fausses pièces d’identité pour les membres du réseau. En même temps, il participe à diverses publications clandestines, en publiant des textes comme « Maréchal Ducono » où la critique du pétainisme est plus qu’évidente. Le 22 février 1944,il est arrêté à son domicile par la Gestapo. C’est le début d’un long calvaire. Emmené à la prison de Fresnes, il est ensuite Interné, du 20 mars au 27 avril 1944 : à Compiègne-Royallieu puis, il est déporté dans différents camps en Allemagne avant de finir ce terrible voyage au camp de Terezin (Tchécoslovaquie). Atteint du Typhus, il s’éteint le 8 juin 1945 à Terezin. Robert Desnos repose à Paris au cimetière du Montparnasse.Geneviève De Gaulle Anthonioz (1920-2002) :Résistante, Déportée, présidente de l’association de lutte contre la misère : ATD Quart-Monde. Elle est à l’origine d’une loi contre la grande pauvreté votée en 1998. Elle est aussi la nièce de Charles de Gaulle.Engagée dans les combats de la Résistance dès 1940, elle agit au sein du réseau « Défense de la France ». Elle est arrêtée le 20 juillet 1943 et emprisonnée dix mois à Fresnes, transit à Compiègne-Royallieu et finalement déportée à Ravensbrück, en février 1944. Là, son nom ne lui épargne aucune souffrance. Elle est mise à l’écart durant les trois derniers mois de sa détention, les nazis souhaitaient l’utiliser comme otage. Elle raconte sa terrible détention et son isolement dans son livre : « La traversée de la nuit » (1998).A la Libération, elle est une militante active de l’Association des Déportées et Internées de la Résistance (ADIR).Geneviève De Gaulle Anthonioz témoignera sur la barbarie nazie à la barre du procès de Klaus Barbie en 1987 à Lyon.Elle est la première femme à avoir été élevée à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’honneur (1998)en reconnaissance d’une vie d’abnégation au service de anciens déportés et des déshérités.Georges Charpak :Physicien. Prix Nobel de Physique en 1992 pour avoir mis au point un détecteur de particules qui permet de reconstituer en temps réel la trajectoire d’une particule élémentaire. Ses recherches ont débouché sur des applications en biologie et en médecine, permettant de limiter les radiations émises par les appareils de radiologie.Né en Pologne, il émigre en France et fait ses études à Paris. Résistant, alors membre du parti communiste, il est arrêté en novembre 1943. Interné à Compiègne du 11 au 18 juin 1944, il est ensuite déporté à Dachau pendant un an.Jorge Semprun :Ecrivain, philosophe, scénariste.En 1937, pendant la guerre d’Espagne, sa famille s’exile en France. En 1941, Il rejoint la résistance communiste dans les FTP. Arrêté par la Gestapo en 1943, il est envoyé au camp de concentration de Buchenwald. Dans une autobiographie romancée intitulée « Le grand voyage », il évoque, entre autres, son passage au camp de Compiègne.Marcel Michelin :Industriel du pneumatique.Si l’entreprise Michelin est contrainte de fournir des pneumatiques à l’armée Allemande durant l’Occupation, la famille Michelin elle, se distingue par son engagement patriotique et résistant. Par exemple, Marcel Michelin, contribue à l’organisation de maquis de Résistants autour de Clermont-Ferrand. Pour ce fait, Il est arrêté dans l’usine en juillet 1943. Interné un temps à Royallieu avec son fils Jacques, il est ensuite déporté en Allemagne dans le camp de concentration d’Ohrdruf où il meurt en janvier 1945.Les détenues célèbres du convoi du 24 janvier 1943 ( dit le convoi des 31 000)D’après les fiches des déportés conservées aux Archives nationales, les 230 femmes incarcérées à la prison de Fresnes ou au Fort de Romainville ont été ensuite internées pendant deux jours à Compiègne avant d’être déportés, le 24 janvier 1943, pour Auschwitz-Birkenau. Parmi elles, on compte des figures célèbres de la Résistance, militantes du Parti communiste :Danielle Casanova (1909-1943) :Résistante.Née en 1909 à Ajaccio.Dans les années 30, elle fait des études de chirurgie dentaire à Paris.Parallèlement, elle milite dans des associations de jeunesse du Parti communiste.Pendant la guerre elle s’engage dans la Résistance au sein d’un réseau d’universitaires dirigé par Georges Politzer. Elle est arrêtée le 15 février 1942 par la police de Vichy et livrée à la Gestapo. Elle est emprisonnée à la Santé, au Fort de Romainville, transite par Royallieu puis c’est la Déportation par le convoi du 24 janvier 1943 pour Auschwitz-Birkenau. Affecté au « Revier » (« l’infirmerie-mouroir ») du fait de ses compétences en médecine, elle tente, malgré les conditions déplorables, d’aider ses compagnes malades. Elle meurt du typhus le 10 mars 1943.Un site Web très riche sur Danielle Casanova :»Lien :http://www.curagiu.com/casanova.htmCharlotte Delbo (1913-1985) :Ecrivain et résistante.Militante communiste, elle participe à un réseau de résistance. Elle est arrêté en mars 1942 avec son mari, Georges Dudach. Il sera fusillé au Mont Valérien en mai 1942. D’abord emprisonnée à la prison de la Santé, Charlotte Delbo sera déportée, avec 230 autres femmes résistantes et patriotes dans le convoi du 24 janvier 1943 qui partit de Compiègne pour Auschwitz. De ces 230 femmes déportées, seules 49 survivront.Après guerre, Charlotte Delbo écrit une œuvre forte faite de récits, de pièce de théâtre et de poèmes, autour de la déportation. On pourra lire, par exemple, son livre « Le convoi du 24 janvier » où elle raconte « le voyage » et le destin de ces 230 femmes déportées.A lire sur le Web :Le récit de Charlotte Delbo à son retour des camps d’Auschwitz puis Ravensbrück.»Lien :http://perso.wanadoo.fr/d-d.natanson/le_retour.htmA lire sur le Web :Le témoignage de Mme. Marie-Claude Vaillant Couturier au procès de Nuremberg sur Auschwitz et Ravensbrück.»Lien :http://www.fndirp.asso.fr/temoigmcvc1.htmMarie-Claude Vaillant Couturier :Résistante appartenant au Parti communiste, elle est arrêtée pour ses activités politiques par la police de Vichy en 1942. Elle est internée à la prison de la Santé, au Fort de Romainville puis quelques jours à Royallieu. Elle est déportée avec 230 camarades résistantes le 24 janvier 1943 à Auschwitz-Birkenau puis, elle est transférée au camp de Ravensbrück.Revenue des camps, elle témoigne, le 28 janvier 1946, au Tribunal militaire international de Nuremberg. Elle décrit le camp d’Auschwitz, l’extermination des Juifs dans les chambres à gaz, les expériences pseudo-médicales. Dans un procès où l’utilisation de documents écrits a été privilégiée, la sobriété et la force de son témoignage sont remarquées. « Ces mots de survivants », « ces voix des camps » s’imposeront progressivement dans ces procès des grands criminels de guerre (Eichmann 1961, Klaus Barbie 1986, Paul Touvier 1994, Maurice Papon 1998).Membre fondatrice de la FNDIRP, Marie-Claude Vaillant Couturier devient, en 1990, la première présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD).A l’annonce de son décès en 1996, Geneviève de Gaulle-Anthonioz déclare : « je pleure ma sœur ».Ces hommes et ces femmes célèbres ont partagé le sort de milliers d’anonymes dont il faut égalementse souvenir et rendre hommage.Le site de Royallieu aujourd’hui :Le site du camp de Royallieu en pleine transformation actuellement. (coll. ONAC 78 et 60)Après la Libération, les baraquements de Royallieu sont revenues au 51ème Régiment d’infanterie et le 25ème Régiment du Génie de l’Air.Aujourd’hui, le terrain et la caserne sont désaffectés. Les baraques d’origines sont délabrées.La végétation a repris ses droits. Le site est marqué d’une interdiction de visite.C’est désormais la ville qui dispose de cette vaste friche. Une Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) a vu le jour.Elle prévoit la construction de logements, d’une clinique, d’équipements collectifs, l’extension de l’université (UTC) et le développement des espaces verts. Un lieu de mémoire et d’histoire installé sur le site de l’ancien camp sera construit(N.B. Inauguration fin 2006 ou début 2007)Les lieux du souvenir :A Compiègne et dans ses environs, un ensemble de vestiges rappelle l’existence du camp, son histoire,son fonctionnement.Le quai des Déportés de la Gare de CompiègneLa gare et le quai des déportés aujourd'hui. (coll. onac 78-60) quai des Déportés de la Gare de CompiègneDevenu le symbole de la déportation, ce quai de la gare de Compiègne se situe dans le prolongement du quai des voyageurs (Voie 2). Destiné à être utilisé pour le fret, ce quai est désormais protégé puisqu’il est classé à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Deux stèles à la mémoire des 50 000 hommes et femmes partis de Compiègne pour les camps nazis y ont été inaugurées le 2 juillet 2000 et le 27 mars 2002. Sur ce quai,48 000 hommes, femmes, enfants ont embarqué à destination des camps de concentration".- Association"Le Souvenir français"."Le 27 mars etle 5 juin 1942,les deux premiers convois de déportés juifs sont partis de Compiègne à destination du campd'extermination nazi d'Auschwitz.72 convois sont partis de Drancy, Pithiviers, Beaune-la-Rolande, Angers...62 000 adultes et 11 000 enfants ne sont pas revenus."Association Les Fils et Filles des Déportés Juifs de France, 27/03/ 2002.Deux stèles sur le quai des déportés de la gare de Compiègne aujourd'hui.Le mémorial du wagon de la Déportation :Le camp de transit de Royallieu est indissociable de la gare de Compiègne. Le système de l’internement et de la déportation ne peuvent être compris l’un sans l’autre. En effet, c’est depuis les quais de cette gare que sont partis les 54 convois des détenus de Royallieu vers les camps nazis. C’est pourquoi, un mémorial sera installé sur « le quai des Déportés » de la Gare de Compiègne avec deux « wagons-témoins », identiques à ceux qui transportaient les prisonniers vers les camps de la mort, aménagés en musée du souvenir.Le musée-mémorial de l’internement et de la déportation de Compiègne-Royallieu :Site et baraques du futur musée-Mémorial de l'internement et de la Déportation de Compiègne-Royallieu en 2006.Ouverture au public du Mémorial de l'internement et de la Déportation de Compiègne-Royallieu en mars 2008.Le musée-mémorial de l’internement et de la déportation de Compiègne-Royallieu :Sur le site de l’ancien camp de Royallieu, on a prévu de conserver dans leur état quelques baraquements, de mettre en valeur le souterrain creusé par les prisonniers et surtout de créer un musée-mémorial de l’internement et de la déportation pour ne pas oublier ce que fut ce lieu. (N.B. Ouverture au public en mars 2008)Le monument du souvenir des victimes du camp de Royallieu :(coll. ONAC 78 et 60)Le monument du souvenir des victimes du camp de Royallieu :Il est inauguré en 1972. Il est l’œuvre du sculpteur classique Georges Muguet. Il est situé le long de l'enceinte du camp, avenue des Martyrs de la Liberté.La plaque du souvenir du quai de l’Oise :Compiègne, Une passerelle de fortune remplaça le pont sur l'Oise détruit en 1940. C'est par cette passerelle que les convois de prisonniers de Royallieu se rendaient à la gare de Compiègne.Inscription du souvenir sur une poutre de la passerelle.(coll. ONAC 78 et 60)La plaque du souvenir du quai de l’Oise :Le pont en pierre qui enjambait l’Oise fut détruit lors des combats de 1940. Pendant l’Occupation, une passerelle de fortune remplaça ce pont. Aujourd’hui, une plaque en métal, formant le garde-corps de la passerelle, rappelle l’existence de ce lieu de passage pour les prisonniers de Royallieu : du camp vers la gare, les convois et les camps.La stèle du dernier train de déportés :La stèle du dernier train de déportés :Le bombardement de la gare de Compiègne par l’aviation alliée en août 1944 impose aux nazis une réorganisation du trafic ferroviaire. La gare devenue inutilisable, c’est au cœur de la forêt de Compiègne, près du carrefour Bellicart, le 16 août 1944, que les déportés de Royallieu sont chargés dans les wagons à bestiaux. Le 17 août 1944 au matin, le convoi s’ébranle pour Buchenwald. Ce sera le dernier train de déportés en partance de Compiègne à franchir la frontière allemande.Huit mois plus tard, à la Libération du camp de Buchenwald, Sur les 1250 déportés que comptaient ce convoi, moins de 300 sont encore en vie.Une stèle, élevée sur le lieu même de l’embarquement des prisonniers, rappelle aux passants cet épisode de l’histoire du camp :« Le 17 août 1944 sont partis d’ici 1250 hommes pour le camp de la mort de Buchenwald. C’était le dernier train de déportés au départ de Compiègne. N’oubliez jamais ».La stèle du dernier train -Carrefour Bellicart - forêt de Compiègne. (Coll. site web EN Académie d'Amiens)Sources et bibliographie :Ouvrage collectif : "Frontstalag 122 - Compiègne-Royallieu. Un camp d'internement allemand dans l'Oise 1941-1944"Edition des Archives départementales de l'Oise, 2008.Article de M. Laurent Join et Mme Sabine Peiffert sur le camp de Compiègne-Royallieu paru dans« La Revue historique », n°295, 1996 pp 449-473.Brochure du service départemental de l’Oise de l’ONACsur « le camp de Royallieu durant la Seconde Guerre mondiale ».Brochure du Service éducatif des Archives départementales de l'Oise : " Mémoire nécessaire : Compiègne-Royallieu 1939-1945" n°7 - Mai 1992.Denis Pechanski, « La France des camps. L’internement 1938-1946 », Paris, Ed.Gallimard, 2002.Claudine Cardon Hamet, « Triangles rouges à Auschwitz. Le convoi politique du 6 juillet 1942 ».Paris, Ed. Autrement. Collection Mémoires, 2005.Emilie Rimbot, « Les déportés de Compiègne à destination du KL Sachsenhausen. Les convois des 24 janvier, 28 avril et 8 mai 1943 ». Mémoire de maîtrise réalisé sous la direction de Jean Quellien, professeur à l'Université de Caen.Auteur-lauréate du prix Marcel Paul 2005 de la FNDIRP.Raphaël Delpard, « Les convois de la honte. enquête sur la SNCF et la Déportation (1941-1945) »,Paris, éd. Michel Lafon, 2005.Le camp de Royallieu l'hiver.(coll. ONAC 78 et 60)Récits-témoignages :Jean-Jacques Bernard, « Le camp de la mort lente. Compiègne 1941-1942 », Paris, Ed. Albin Michel, 1945.Réédition Le Manuscrit, 2006.Jorge Semprun, « le Grand Voyage », Paris, Gallimard, Collection Folio.Geneviève Anthonioz-De Gaulle, « La Traversée de la nuit », Paris, Editions du Seuil, 1998.Charlotte Delbo, « Le Convoi du 24 janvier », Editions de Minuit, Paris, 1er éd. 1965. - rééditions.Sur le Web :Un synthèse riche et stimulante sur l’histoire du camp de Compiègne-Royallieuprésentée sous la forme d’un interview.»Lien :http://reflexes.samizdat.net/article.php3?id_article=87La Société historique de CompiègneDes informations sur la Seconde Guerre mondiale à Compiègne.»Lien :http://histoire-compiegne.com/Site de l’Académie d’AmiensTémoignages de survivants des convois et des camps partis de Compiègne-Royallieu :M. Roger Bellot et M. Jacques Vigny.»Lien :http://etablissements.ac-amiens.fr/0600040t/resistance/les%20trains%20de%20la%20mort.htm« Le convoi des 45 000 » et « le convoi des 31 000 »L’Histoire de ces deux convois de déportés politiques partis de France pour Auschwitz-Birkenau.Les noms des 1170 hommes déportés dans le convoi du 6 juillet 1942 et les noms des 230 femmes du convoidu 24 janvier 1943.»Lien :http://www.memoire-vive.ibretagne.net/L'histoire des chemins de fer français durant la Seconde Guerre mondiale(Documents historiques ; Actes de colloques ; éléments de synthèse)Site historique officiel de la SNCF»Lien :http://www.french-railways-ww2.org/et aussi :Le site de l'association pour l'histoire des chemins de fer en France (AHICF)»Lien :http://www.ahicf.com/«

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